Le plan proposé par le président américain, Donald Trump, visant à prendre le contrôle de Gaza et à déplacer sa population vers l'Égypte et la Jordanie, a incité Le Caire à explorer des alternatives. Ces options visent à éviter le réinstallation forcée de plus de deux millions de personnes de ce territoire.
Le président égyptien, Abdel Fatah al Sisi, a annoncé que son pays prépare un plan intégral pour "initier la reconstruction de Gaza". Ce plan vise à garantir que les résidents ne soient pas déplacés de leurs terres, malgré la destruction massive causée par le conflit.
Egypte collabore avec le Banque Mondiale, le Qatar et d'autres pays de la région pour financer la reconstruction. Près de 70% de la Franja a été totalement détruite ou endommagée, selon des données satellitaires des Nations Unies.
Le plan égyptien prévoit la création d'un comité de technocrates palestiniens pour gérer la récupération de l'enclave. Cette initiative vise à établir une forme de gouvernance qui favorise la stabilité à Gaza et dans toute la région.
De plus, le plan inclut la formation d'une nouvelle force de sécurité locale, sans intervention d'autres pays. Il est également précisé que cette autorité ne doit pas être affiliée à une faction politique, laissant Hamas en dehors de tout plan futur.
Ce plan sera présenté ce mois-ci et inclut des mesures pour reconstruire Gaza sur une période de trois à cinq ans. Il constitue une contre-proposition sérieuse au plan de Trump, qui envisage que les États-Unis prennent la responsabilité de Gaza.
Cependant, les analystes soulignent qu'il sera difficile d'atteindre un accord satisfaisant pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu, surtout si le plan ne précise pas le sort de Hamas dans la nouvelle administration.
La proposition égyptienne sera mise en œuvre avec la coopération d'autres États arabes, de l'Union Européenne et de l'ONU. Cette approche délibérée d'exclure les États-Unis et Israël pourrait avoir des conséquences sur le succès à long terme du plan.
Des entreprises de construction égyptiennes se sont proposées pour contribuer à la reconstruction, principalement financée par les pays du Golfe. Toutefois, l'Autorité Nationale Palestinienne n'a pas encore soutenu le plan, craignant qu'il n'accentue les divisions entre territoires palestiniens.
Les tensions entre Le Caire et Tel Aviv se sont intensifiées avec le début de la guerre à Gaza. Le gouvernement de Netanyahu a franchi toutes les lignes rouges de l'Égypte, notamment en déployant des forces à Rafah et en causant la mort d'un soldat égyptien.
Cette semaine, l'Égypte a accusé Israël de bloquer l'entrée de machinerie lourde à Gaza, nécessaire pour retirer les débris. De son côté, l'ambassadeur israélien aux États-Unis a accusé l'Égypte de graves violations de son traité de paix avec Israël.
Les États-Unis ont également menacé l'Égypte sur le plan économique. Trump a indiqué qu'il pourrait suspendre l'aide, qui s'élève à environ 1,4 milliard de dollars par an, si l'Égypte ne coopère pas avec son plan pour Gaza.
Cette aide est cruciale pour l'Égypte, qui lutte contre une crise de dette. De plus, le pays a subi des pertes significatives dues à la guerre de Gaza, dépassant 8 milliards de dollars en revenus du canal de Suez.
Le plan égyptien pour Gaza représente une tentative significative de reconstruire l'enclave sans déplacer sa population. Cependant, les défis politiques et économiques demeurent importants. La coopération régionale et la gestion des tensions avec Israël seront cruciales pour le succès de cette initiative.