Georges Abdallah, un enseignant libanais de 74 ans, a été libéré par la France après 41 ans de détention. Son cas est devenu un symbole pour la cause palestinienne. Abdallah a quitté la prison dans le sud de la France et devait prendre un vol pour Beyrouth.
Condamné en 1987 pour complicité dans les meurtres de deux diplomates, Abdallah est progressivement tombé dans l'oubli. Cependant, il reste une figure emblématique pour les activistes de la gauche marxiste-léniniste. Son visage barbu apparaît encore sur des bannières lors des manifestations.
Né en 1951 dans une famille chrétienne au Liban, Abdallah a contribué à la création des Factions révolutionnaires armées libanaises dans les années 1970. À cette époque, le Liban était en proie à une guerre civile, et Abdallah a décidé de cibler des intérêts israéliens et américains en Europe.
En 1982, son groupe a été impliqué dans l'assassinat de diplomates américains et israéliens en France. Après son arrestation en 1984, il a d'abord été inculpé pour possession de faux passeports. Cependant, la découverte d'armes chez lui a rendu sa libération impossible.
Lors de son procès, Abdallah a nié son implication dans les meurtres, tout en défendant leur légitimité. Il a été condamné à une peine de réclusion à perpétuité. Malgré plus de dix demandes de libération depuis 1999, toutes ont été rejetées, souvent sous pression des États-Unis et d'Israël.
En 2013, une lettre de l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a demandé à la France de contester la légalité de sa libération. Cela a contribué à retarder sa sortie de prison, malgré les efforts de ses avocats.
Cette année, la cour d'appel a jugé que la durée de sa détention était disproportionnée et qu'il ne représentait plus une menace. Cependant, sa libération était conditionnée à son expulsion de France. Son avocat a qualifié cela de victoire pour la justice, tout en dénonçant le traitement qu'Abdallah avait subi.
Parmi ceux qui ont soutenu sa libération se trouve Annie Ernaux, la lauréate du prix Nobel de littérature en 2022. Elle a décrit Abdallah comme une victime de la justice d'État dont la France devrait avoir honte.
Le cas d'Abdallah soulève des questions sur le traitement des prisonniers politiques. Selon un rapport, aucun prisonnier palestinien, même ceux condamnés à perpétuité, n'a purgé plus de 40 ans de prison. Abdallah a donc franchi cette barre symbolique, ce qui renforce la portée de son histoire.
Yves Bonnet, ancien chef des services de renseignement, a déclaré qu'Abdallah avait été maltraité et que les États-Unis étaient obsédés par son maintien en prison. Cette libération, bien qu'elle soit un pas vers la justice, reste entourée de controverses politiques.
La libération de Georges Abdallah après 41 ans de prison est un événement marquant. Elle met en lumière les tensions entre la France, les États-Unis et le traitement des prisonniers politiques. Ce cas continuera d’alimenter les débats autour des droits humains et de la justice dans le contexte du conflit israélo-palestinien.