Les arrestations de deux libraires palestiniens à Jérusalem Est ont provoqué une forte réaction tant au niveau local qu'international. Ce lundi matin, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal de Jérusalem pour soutenir Mahmoud et Ahmad Mouna, arrêtés le dimanche précédent. Leur détention soulève des questions sur la liberté d'expression et la culture dans la région.
Les libraires, très respectés dans leur communauté, ont été arrêtés dans un contexte de tensions persistantes. Les manifestations de solidarité témoignent d'une mobilisation croissante en faveur des droits des intellectuels palestiniens. Des organisations israéliennes ont également condamné ces actes, appelant à une cessation immédiate de la persécution.
L'ambassadeur palestinien au Royaume-Uni, Hussam Zomlot, a exhorté la communauté internationale à intervenir. Il a souligné l'importance de défendre les droits des libraires et de garantir leur liberté. Les critiques se multiplient face à ce qu'ils perçoivent comme une répression croissante contre la culture palestinienne.
Des figures publiques, dont l'historien israélien Sami Abou Shahadeh, ont également exprimé leur inquiétude. Selon lui, cette situation pourrait marquer une nouvelle phase d'oppression, où le gouvernement israélien ne respecterait plus les lignes rouges en matière de liberté d'expression.
Les perquisitions menées dans les librairies « Educational Bookshop » ont abouti à l'arrestation de deux résidents de Jérusalem Est. La police a déclaré que ces individus étaient soupçonnés de vendre des livres contenant des appels à la haine. Les autorités ont saisi de nombreux ouvrages, dont un livre de coloriage controversé intitulé « Du fleuve à la mer ».
Cette expression suscite des interprétations divergentes. Certains y voient un appel à la destruction d'Israël, tandis que d'autres la considèrent comme une revendication pour l'égalité des droits. L'avocat des Mouna a confirmé que des centaines de livres avaient été saisis, y compris des œuvres historiques.
La réaction de la communauté locale a été immédiate. Des militants et des personnalités politiques se sont joints à la manifestation, exprimant leur soutien aux libraires. Hazem Abou Najib, un riverain, a partagé son désarroi face à ces événements, soulignant l'importance de ces librairies pour la culture locale.
Des voix s'élèvent pour dénoncer ces arrestations comme un signe de totalitarisme. L'écrivain américain Nathan Thrall a également critiqué la situation, affirmant que la police ciblait spécifiquement les livres portant le mot « Palestine ». Cette dynamique soulève des préoccupations quant à l'avenir de la liberté d'expression dans la région.
Les arrestations de Mahmoud et Ahmad Mouna illustrent les tensions persistantes autour de la culture et des droits humains à Jérusalem Est. La réaction internationale et locale met en lumière l'importance de défendre la liberté d'expression et d'agir contre la répression. Alors que ces librairies rouvrent, l'espoir demeure que la communauté internationale prenne des mesures pour protéger les droits des Palestiniens.