Les autorités libyennes ont accusé des organisations humanitaires de vouloir modifier la composition ethnique du pays en encourageant les migrants africains à y rester. Ces accusations ont conduit à la fermeture de bureaux de plusieurs ONG, dont Médecins Sans Frontières et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Le porte-parole de l'Autorité de sécurité intérieure, Salem Gheit, a déclaré que ce plan représentait un acte hostile visant à changer la composition démographique de la Libye. Cette décision rappelle une annonce similaire faite par la Tunisie il y a deux ans, qui avait été condamnée comme étant du racisme anti-noir.
La Libye, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, a connu un effondrement gouvernemental. Cela a permis à des milices armées et à des trafiquants d'êtres humains de se développer. Le pays est désormais divisé en deux administrations rivales, ce qui complique la situation des migrants.
Les miliciens sont accusés de diriger des centres de détention où les migrants subissent des violences graves. De plus, la garde côtière libyenne est souvent critiquée pour ne pas secourir les naufragés, préférant les filmer dans la mer.
En réponse aux accusations, Médecins Sans Frontières a suspendu ses activités en Libye, évoquant une campagne de harcèlement par les autorités. L'organisation a exprimé ses inquiétudes concernant les conséquences de ces décisions sur la santé des patients et la sécurité des travailleurs humanitaires.
Le HCR a également défendu son action, affirmant que les personnes qu'il aide ne sont pas des "migrants" mais des réfugiés dans le besoin. L'agence a précisé qu'elle opérait avec le consentement du gouvernement de Tripoli.
Les accusations portées contre les ONG incluent le soutien aux "migrants illégaux" en leur fournissant nourriture et soins. Cependant, de nombreux migrants ne souhaitent pas rester en Libye, mais cherchent à atteindre l'Europe.
Les migrants subsahariens en Libye subissent des abus graves et un traitement déshumanisant. Des témoignages font état de violences, d'esclavage et de viols. Une réfugiée soudanaise a partagé son expérience de violence, soulignant la stigmatisation dont elle est victime en raison de sa couleur de peau.
La situation en Libye demeure critique pour les migrants et les organisations humanitaires. Les accusations portées par le gouvernement libyen soulignent les tensions croissantes autour de la question migratoire. Les ONG continuent de faire face à des défis majeurs pour aider ceux qui en ont besoin dans un contexte de violence et de discrimination.