Une whistleblower du ministère des Affaires étrangères a remporté un cas de licenciement injustifié après avoir divulgué des informations à la BBC concernant l'évacuation du Royaume-Uni d'Afghanistan. Josie Stewart a révélé des détails sur le retrait chaotique d'août 2021 de Kaboul, mettant en lumière des emails suggérant l'implication de l'ancien Premier ministre Boris Johnson dans l'évacuation d'une oeuvre caritative pour animaux.
Après qu'un journaliste de la BBC l'ait accidentellement identifiée comme source confidentielle sur les réseaux sociaux, elle a perdu son autorisation de sécurité et son emploi. Un tribunal du travail, présidé par le juge Andrew Glennie, a conclu qu'elle avait divulgué des informations dans l'intérêt public et qu'elle avait été licenciée de manière injuste.
Les avocats du ministère des Affaires étrangères ont soutenu que les supérieurs de Mme Stewart avaient été contraints de la licencier en raison de la révocation de son autorisation de sécurité, sans autres rôles appropriés disponibles. Cependant, l'avocat de Mme Stewart, Gavin Millar KC, a déclaré que si leur argument avait été retenu, cela aurait gravement compromis la Loi sur la divulgation d'intérêt public de 1998 (PIDA) qui protège les whistleblowers.
Dans un jugement rendu mardi, le tribunal a déclaré que Mme Stewart avait eu raison de se tourner vers les médias sur un sujet d'intérêt public clair. Le tribunal a estimé qu'il était raisonnable pour la plaignante de s'adresser à la chaîne de service public du Royaume-Uni lorsque des informations pertinentes avaient déjà été mises dans le domaine public.
Le tribunal a entendu que Mme Stewart avait "expérimenté une culture au sein du FCDO qui silencie les préoccupations et ostracise ceux qui les soulèvent". Elle a déclaré que son expérience au centre de crise du FCDO en août 2021 "reflétait le pire de notre système politique".
Dans une déclaration après avoir reçu le jugement, elle a ajouté : "En dénonçant cela, j'ai perdu ma carrière." Bien que le résultat de ce cas ne change rien à cela, il a établi que les fonctionnaires ont le droit de ne pas rester silencieux lorsque des échecs systémiques mettent des vies en danger.
Elizabeth Gardiner, directrice générale de l'organisation caritative Protect, a salué la décision. Elle a déclaré : "Nous avons besoin de whistleblowers pour soulever des questions d'intérêt public et ce cas est significatif en trouvant qu'un fonctionnaire était justifié de s'adresser à la presse." Elle a ajouté que cette décision aurait des répercussions importantes sur la manière dont les fonctionnaires peuvent agir à l'avenir.
Cependant, elle a souligné qu'il était toujours nécessaire d'améliorer les protections pour les fonctionnaires qui expriment des préoccupations en interne, via un "commissaire statutaire indépendant". Un porte-parole du FCDO a déclaré : "Nous examinerons les conclusions du tribunal et envisagerons les prochaines étapes."
Cette affaire souligne l'importance de la protection des whistleblowers dans le secteur public. Elle établit un précédent pour les fonctionnaires qui souhaitent dénoncer des abus sans craindre des répercussions sur leur carrière. Cela pourrait inciter davantage de personnes à s'exprimer sur des questions critiques, renforçant ainsi la responsabilité gouvernementale.