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María Dueñas : "Il y a beaucoup de violence contre les femmes dans mon nouveau livre, mais c'est ce qui se passait à l'époque, elles étaient victimes d'abus constants"

Publié le : 27 mars 2025

Introduction

Sur la ladera du mont Benacantil, Maria Dueñas observe la mer et évoque son nouveau livre, Por si un día volvemos. Ce roman arrive dans les librairies alors qu'elle se remémore Oran, une ville qui a marqué son histoire. "Il fut un temps où il était plus facile d'atteindre Oran depuis Alicante que Madrid", dit-elle, soulignant l'importance de ce parcours.

Retour à Oran

La nouvelle œuvre de Dueñas se déroule en Algérie française, des années 1920 jusqu'à l'indépendance sanglante de 1962. Oran, alors plus européenne qu'arabe, est le cadre fascinant d'une histoire oubliée. Elle raconte celle des émigrants espagnols du Levante, fuyant la misère et la guerre civile.

Le livre est le lancement le plus important de l'année pour Planeta, avec une tirage initial de 500 000 exemplaires. Sa publication simultanée dans 18 pays d'Amérique Latine et aux États-Unis en juillet témoigne de son ampleur. Maria Dueñas, traduite en 35 langues, continue de captiver un large public.

Une mémoire oubliée

Dueñas souligne que la présence espagnole en Algérie est tombée dans l'oubli. "Il y avait une histoire à raconter, non pas du point de vue des Français, mais des Espagnols", affirme-t-elle. Des études ont été menées pour récupérer la mémoire de cette époque, mais la fiction a peu exploré ce sujet.

Son grand-père s'est installé à Tétouan, et cette histoire familiale l'inspire. "L'Espagne a mille histoires à raconter", dit-elle, mettant en lumière le Oran espagnol, où se mêlaient plusieurs langues et cultures.

Le personnage de Cecilia

Dans son roman, une jeune espagnole arrive à Oran en 1927, mais son vrai nom reste un mystère. "Ni moi, je ne sais son nom", confie Dueñas. Le début de l'histoire est brutal, avec une scène de violence qui choque et captive. Cecilia, un personnage tragique, se distingue par sa force et sa détermination.

Dueñas décrit Cecilia comme plus crue que ses précédents personnages. Elle incarne les défis des Espagnols fuyant la misère. Son parcours, de la pauvreté à la réussite, est marqué par des violences et des abus, reflétant la réalité de l'époque.

Violence et résilience

La violence contre les femmes est un thème central du livre. "C'était le pain quotidien", explique Dueñas. Dans des environnements difficiles, les femmes subissaient des abus constants. Cecilia, malgré tout, parviendra à diriger une entreprise de savon, Le Savon de l'Oranerie, utilisant la picaresque pour survivre.

Cette approche montre comment les femmes ont trouvé des moyens de s'affirmer malgré les restrictions. Les hommes, souvent envoyés dans des camps de réfugiés, laissaient les femmes prendre des initiatives. Dueñas dépeint une réalité cruelle mais pleine d'espoir.

Conclusion

Maria Dueñas, avec Por si un día volvemos, offre une réflexion profonde sur l'histoire espagnole en Algérie. Son personnage, Cecilia, traverse des épreuves mais incarne également la résilience. "Une nouvelle est un projet vital", dit-elle, soulignant le temps et l'effort investis. L'histoire de Cecilia pourrait bien continuer, laissant les lecteurs en attente d'un avenir incertain.

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