
Le taux du Livret A pourrait être réduit à 1,4 % en début d'année. Cette décision dépendra de l'évolution de l'inflation et des choix du gouvernement avant les élections municipales. Les taux des livrets réglementés, dont le Livret A, sont révisés deux fois par an, en janvier et en juillet.
La formule de calcul du taux est basée sur l'augmentation des prix des six derniers mois et un taux d'intérêt interbancaire lié à la politique monétaire européenne. En janvier, le gouverneur de la Banque de France proposera un nouveau taux au ministère de l'Économie, qui pourrait entrer en vigueur le 1er février.
Au début de l'année 2025, le taux de rémunération du Livret A était encore à 3 %. Cependant, il a été réduit à 2,4 % le 1er février, puis à 1,7 % au 1er août. Ces baisses ont entraîné un retrait d'argent par les Français, qui ont retiré plus qu'ils n'ont déposé sur leurs livrets A. En octobre, cette décollecte a atteint 3,81 milliards d'euros.
Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, a indiqué que le taux pourrait être de 1,4 % à partir de février. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, évoque également une fourchette entre 1,3 % et 1,5 % en fonction des hypothèses d'inflation.
Les prévisions de baisse du taux reflètent le recul de l'inflation, mesurée à 0,9 % sur un an en novembre, selon l'Insee. La formule de calcul du taux n'est pas toujours appliquée strictement, ayant fait l'objet de nombreuses dérogations ces dernières années. Par exemple, le gel du taux à 3 % sur 18 mois a été instauré pour protéger les épargnants.
Philippe Crevel a souligné que le gouvernement souhaite relancer la consommation, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse du taux du Livret A, malgré son impopularité. La proximité des élections pourrait également influencer la décision du gouvernement.
Dans un rapport récent, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) a proposé des réformes fiscales concernant les livrets d'épargne réglementée. Il a suggéré de modifier les plafonds de ces livrets et d'imposer les montants dépassant ces plafonds. Cela vise à rediriger l'épargne populaire vers des investissements jugés plus efficaces pour l'économie.
Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a réagi en affirmant que le gouvernement n'envisageait pas de modifier le fonctionnement du Livret A. Il a précisé qu'aucune réduction de plafond ou fiscalisation n'était prévue. Selon lui, le Livret A est un produit d'épargne essentiel pour le financement du logement social.
Le taux du Livret A est en constante évolution, influencé par l'inflation et les décisions gouvernementales. Les récentes baisses ont suscité des inquiétudes parmi les épargnants. Toutefois, le gouvernement semble déterminé à maintenir le Livret A comme un outil central pour soutenir les ménages. L'avenir de ce produit d'épargne populaire reste à surveiller attentivement.