Une récente étude de l'autorité de régulation du secteur a révélé une baisse alarmante des revenus des livreurs entre 2021 et 2024. Cette situation concerne principalement les livreurs indépendants travaillant pour des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo et Stuart. Les statistiques montrent une diminution significative des gains, mettant en lumière des défis majeurs pour ces travailleurs.
Les chiffres sont révélateurs : chez Uber Eats, le taux horaire brut a chuté de 25,9 %, tandis que chez Stuart et Deliveroo, cette baisse est respectivement de 17,3 % et 12,9 %. Malgré un accord signé par le syndicat Union-Indépendants en 2023, garantissant un revenu horaire minimal de 11,75 euros, l'inflation a exacerbé la situation, entraînant une baisse réelle des revenus.
Amandine, une livreuse pour Uber Eats, témoigne de cette réalité : « En 2021, je gagnais 916 euros par semaine pour 140 courses ; aujourd'hui, je ne fais que 880 euros pour 164 courses. » Ces chiffres illustrent bien l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des livreurs.
Les temps d'attente entre les courses ont également connu une augmentation significative. Selon l'Arpe, ces temps se sont allongés de 16,9 % chez Deliveroo et de 35,3 % chez Uber Eats. Toutefois, il est important de noter que ces indicateurs ne tiennent pas compte des livreurs utilisant plusieurs plateformes simultanément, ce qui pourrait réduire leur temps d'attente effectif.
Face à cette situation, l'Union-Indépendants appelle à une rémunération horokilométrique juste et obligatoire. Ils demandent également un encadrement strict du nombre de travailleurs et une transparence des algorithmes utilisés par les plateformes.
En réponse à ces préoccupations, Uber Eats a exprimé son soutien à l'idée d'un revenu minimal par course et d'une garantie horokilométrique. Ils estiment que le revenu horaire brut moyen de leurs livreurs partenaires pourrait atteindre 20,50 euros en 2024. Cette déclaration vise à rassurer les livreurs sur leurs conditions de travail.
De son côté, Deliveroo met en avant son revenu moyen par prestation, qui reste supérieur à 5,50 euros. Selon l'entreprise, cela place Deliveroo parmi les plateformes les mieux rémunérées du secteur. Cependant, ces affirmations sont souvent contestées par les livreurs qui ressentent une pression croissante sur leurs revenus.
Les livreurs de VTC, comme ceux travaillant pour Bolt et Uber, font face à des défis similaires. L'Union-Indépendants a constaté une baisse continue des revenus de ces travailleurs entre 2022 et 2024. Le taux horaire chez Bolt a chuté de 12 %, tandis qu'Uber a enregistré une baisse de 1 %.
Les travailleurs doivent désormais rester connectés deux fois plus longtemps pour maintenir leurs revenus. Un accord collectif a été mis en place, prévoyant un revenu minimum de neuf euros par course et 30 euros de l'heure, sans compter les temps d'attente.
En somme, la situation des livreurs indépendants et des VTC est préoccupante. La baisse des revenus et l'augmentation des temps d'attente soulignent des défis importants. Les plateformes doivent prendre en compte ces réalités pour améliorer les conditions de travail de ces professionnels. Le dialogue entre les syndicats et les entreprises est crucial pour trouver des solutions durables.