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Un Texte Durcissant Le Maintien Dans Le Logement Social À L'Assemblée Nationale

Publié le : 31 mars 2025

Proposition de Loi sur le Logement Social

Déposé par l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian, le texte sera examiné ce lundi à l’Assemblée nationale. Ce projet vise à durcir les conditions d'accès au logement social. Il propose notamment d'abaisser les seuils de revenu permettant aux bailleurs sociaux de demander le départ d'un locataire.

En outre, la détention d'un logement adapté aux besoins ou générant des revenus pourrait devenir un motif de résiliation de bail. Cette mesure soulève des inquiétudes quant à son impact sur les locataires vulnérables.

Objectifs et Impacts

Selon le rapporteur, le député Stéphane Vojetta, l'objectif est d'améliorer la justice sociale et d'accélérer la rotation dans le parc social. Par exemple, un salarié à Saint-Denis devra quitter son logement à partir d'un salaire net de 3 800 euros par mois, contre 4 336 euros actuellement.

Vojetta estime que près de 30 000 logements sociaux pourraient être libérés. Cependant, cela survient alors que 2,7 millions de foyers attendent un logement social, ce qui soulève des questions sur l'équité de ces mesures.

Opposition des Députés

Des députés de gauche, comme Thomas Portes, s'opposent fermement à ces propositions. Ils rappellent que des sur-loyers et des mesures d'obligation de quitter existent déjà. Une motion de rejet a été déposée par LFI, soulignant l'inquiétude face aux conséquences de cette loi.

Stéphane Vojetta a cherché à dialoguer avec l'opposition, proposant plusieurs amendements pour atténuer les critiques. Cependant, la résistance persiste, notamment sur le titre jugé fallacieux de la loi.

Réactions et Amendements

Des amendements ont été adoptés pour limiter l'obligation de résiliation du bail à certaines zones. Un autre amendement vise à exempté les quartiers prioritaires des sur-loyers, afin de préserver la mixité sociale.

Le député socialiste Iñaki Echaniz a exprimé des doutes sur l’efficacité de la loi, la qualifiant d'inefficace et injuste. Le Rassemblement national a également proposé des amendements pour exclure les personnes de nationalité française des nouvelles conditions.

Critiques des Organisations

L'Union sociale pour l'habitat, représentant les bailleurs sociaux, s'oppose à la loi. Elle craint que l'abaissement des seuils ne nuise à la mixité sociale, créant davantage de ghettos. L'USH a exprimé ses préoccupations dans un communiqué.

De plus, l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil) a critiqué le texte, le qualifiant de mesure de diversion plutôt que d'une solution à la crise du logement.

Conclusion

La proposition de loi sur le logement social suscite de vives réactions. Les débats à l’Assemblée nationale s’annoncent intenses, tant les enjeux de justice sociale et de mixité sont cruciaux. La suite des discussions déterminera l'avenir du logement social en France.

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