Le Canada est confronté à une crise du logement. Alors que la demande pour de nouvelles habitations augmente, un rapport du Canadian Climate Institute met en lumière des risques majeurs liés à la construction de maisons dans des zones vulnérables aux inondations et aux incendies. Ce rapport appelle les gouvernements à agir pour éviter des dommages financiers considérables à l'avenir.
Le rapport souligne que des tens de milliers de nouvelles maisons pourraient être construites dans des zones à risque si aucune action n'est entreprise. Les données et modélisations utilisées par le rapport ne sont pas accessibles au grand public, ce qui crée un écart d'information entre les acheteurs de maisons et les gouvernements. Ryan Ness, co-auteur du rapport, insiste sur la nécessité d'une réglementation stricte pour limiter la construction dans ces zones.
Les provinces et territoires ne tirent pas pleinement parti de leur autorité pour imposer des restrictions. Cela pourrait entraîner des conséquences financières désastreuses pour les propriétaires et les assureurs, qui pourraient faire face à des milliards de dollars en dommages futurs si aucune mesure n'est adoptée.
Pour évaluer le risque d'inondation, le rapport s'appuie sur des analyses avancées réalisées par Fathom, une entreprise britannique. Cette société utilise des données satellite pour créer une carte des risques d'inondation à grande échelle, essentielle pour comprendre les zones vulnérables. Cependant, ces cartes sont souvent obsolètes et manquent de détails locaux.
Fathom a récemment obtenu un contrat avec le gouvernement canadien pour développer une carte des risques d'inondation, mais l'accès à ces informations reste limité. Les cartes d'inondation locales sont souvent décalées de plusieurs décennies, ce qui complique la planification et la prévention des catastrophes.
Le Canadian Climate Institute a estimé que 150 000 maisons pourraient être construites dans des zones à très haut risque d'inondation d'ici 2030. Cela pourrait entraîner des dommages liés aux inondations pouvant atteindre 2 milliards de dollars par an. De plus, les incendies de forêt pourraient engendrer des pertes de 1,1 milliard de dollars chaque année.
Ces coûts pourraient compromettre les objectifs d’accessibilité du logement. En fin de compte, les Canadiens pourraient faire face à des primes d'assurance plus élevées et à des taxes accrues pour financer les réponses d'urgence et les secours en cas de catastrophe.
Concernant les 16 millions d'adresses actuelles, le rapport ne fournit pas d'analyse détaillée à l'échelle des propriétés. Il se concentre plutôt sur des analyses générales par province ou région. Ness souligne que chaque province doit effectuer ses propres évaluations pour déterminer le risque d'inondation à un niveau plus détaillé.
Il est crucial de réaliser une cartographie des inondations plus précise à l'échelle locale pour protéger les propriétaires. Les gouvernements provinciaux doivent prendre cette initiative pour assurer la sécurité des communautés.
Le rapport du Canadian Climate Institute met en lumière des risques significatifs liés à la construction de nouvelles habitations dans des zones vulnérables. Il appelle à une action immédiate des gouvernements pour utiliser les données disponibles et protéger les futurs propriétaires. Sans intervention, le Canada pourrait faire face à des défis financiers et environnementaux considérables dans les années à venir.