À Montréal, les développeurs sont prêts à construire davantage de logements. Face à la crise du logement, une question se pose : comment le gouvernement fédéral peut-il intervenir ? Les coûts de l'habitat ont augmenté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie, et un développeur montréalais appelle à une action urgente.
Dans une petite usine à Granby, au sud de Montréal, des travailleurs préparent des panneaux de béton armé pour des chantiers de construction. Ces composants préfabriqués peuvent inclure isolation, fenêtres et balcons. Virginie Brouillard, vice-présidente d'Avac Beton, décrit cela comme du "prêt-à-porter" pour la construction.
Daniel Goodfellow, un développeur de logements, souligne que l'objectif est de construire des maisons de manière moins coûteuse, plus rapide et de meilleure qualité. Actuellement, les retards dans l'obtention des permis et le financement fédéral rendent la construction de logements presque impossible.
Le Québec, comme le reste du Canada, a vu les coûts du logement exploser ces dernières décennies. Le prix médian d'une maison unifamiliale a plus que doublé en dix ans, atteignant environ 600 000 $ dans la grande région de Montréal. Les loyers augmentent également à un rythme historique.
La Société canadienne d'hypothèques et de logement estime qu'il faudra 3,5 millions d'unités de logement supplémentaires d'ici 2030 pour restaurer l'accessibilité des prix. Goodfellow espère que le prochain gouvernement fédéral agira pour résoudre ce problème d'approvisionnement.
Malgré les incertitudes économiques, le logement reste un enjeu crucial. Le chef libéral Mark Carney a promis de doubler le nombre de maisons construites annuellement au Canada. Il propose de créer une entité pour superviser la construction de logements abordables.
De son côté, Pierre Poilievre, chef conservateur, a présenté un plan qui impose aux villes d'augmenter leur construction de 15 % par an. Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a également des propositions ambitieuses, notamment l'utilisation de terrains fédéraux pour construire plus de 100 000 logements à loyer modéré.
Les gouvernements municipal, provincial et fédéral ont un rôle crucial à jouer, selon Carolyn Whitzman, chercheuse en logement. Elle souligne que ces niveaux de gouvernement ont échoué à garantir un logement pour tous. Le gouvernement fédéral doit financer la construction de nouveaux logements et accélérer les processus.
Whitzman plaide également pour une stratégie nationale du logement afin d'assurer que les résidents à faible revenu disposent d'un endroit où vivre. La nécessité d'un changement dans la structure de financement est primordiale pour créer des logements abordables.
Récemment, Montréal a dévoilé des projets pour développer des terrains fédéraux et le maire Valérie Plante a souligné le besoin urgent de financement pour le logement social. Les groupes communautaires réclament également plus de logements sociaux, rappelant que le retrait du financement fédéral dans les années 1990 a eu des conséquences dévastatrices.
Pour Goodfellow, l'essentiel est d'aider les développeurs à construire. Il affirme que la construction de logements abordables pour tous doit être la priorité. En éliminant les obstacles, nous pourrions voir une amélioration significative de la situation du logement à Montréal et au-delà.