Les épisodes de canicule posent un véritable défi pour le secteur du logement social. Selon une étude de l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), les bailleurs sociaux n'ont pas encore intégré ce problème dans leurs stratégies de rénovation. L'enquête a révélé des approches variées parmi les 40 bailleurs interrogés.
Les bailleurs les plus engagés dans l'amélioration du confort d'été possèdent généralement un parc immobilier important ou sont situés dans des zones particulièrement exposées aux fortes chaleurs. Cela inclut des régions comme le sud de la France et les grandes métropoles où les îlots de chaleur urbains sont fréquents.
Certains bailleurs considèrent l'adaptation au changement climatique comme une priorité, au même titre que la décarbonation. Cependant, d'autres se concentrent principalement sur le confort thermique d'hiver et l'amélioration de la performance énergétique de leurs bâtiments. Cela crée un déséquilibre dans les priorités de rénovation.
Il est important de noter que certains bailleurs commencent à réfléchir au confort d'été et à structurer une stratégie à cet égard. Toutefois, des contraintes réglementaires et financières ralentissent leur progression dans ce domaine.
L’Ancols préconise d’intégrer systématiquement la question du confort d'été dans les projets de réhabilitation. Cela nécessite une meilleure évaluation des risques et des vulnérabilités des bâtiments. Actuellement, l'absence de réglementation spécifique sur ce sujet rend difficile sa priorisation par rapport à la performance énergétique.
Les bailleurs sociaux doivent également faire face à une connaissance limitée des caractéristiques de leurs biens immobiliers concernant le confort d'été. Cette situation est perçue comme un frein majeur à l'amélioration des conditions de vie des locataires, et il est jugé difficile de remédier à ce manque à court terme.
En matière de travaux, la majorité des bailleurs privilégie des solutions passives et simples, telles que l’isolation et les ventilations manuelles. Ces choix sont souvent motivés par des considérations économiques et de maintenance, même si des solutions plus performantes pourraient exister.
La climatisation, bien que plus efficace, est souvent écartée en raison de son coût élevé pour les locataires et des exigences de maintenance. Les bailleurs interrogés ont ainsi adopté une politique de non-climatisation, considérant les implications financières pour les occupants.
Dans les territoires d’outre-mer, les bailleurs sociaux font face à des priorités différentes, notamment la safety, l'état des logements et l'accessibilité. Ces enjeux rendent difficile l'approfondissement de la question du confort thermique dans ces régions.
De plus, ces bailleurs manquent souvent des ressources nécessaires ainsi que des indicateurs et outils adaptés à leurs contextes spécifiques. Cela complique encore davantage la mise en œuvre de stratégies efficaces pour améliorer le confort d'été.
En résumé, l'adaptation au changement climatique dans le secteur du logement social est encore inégale. Les bailleurs sociaux doivent intégrer le confort d'été dans leurs priorités de rénovation. Cela nécessite des efforts coordonnés pour améliorer la connaissance des bâtiments et développer des solutions adaptées aux besoins des locataires.