Le marché de l'immobilier connaît une réelle dynamique qui rappelle ses heures de gloire. Les professionnels du secteur sont surpris par l'engouement actuel pour l'achat de logements. Ils notent que cette situation est sans précédent, même par rapport à la bulle de 2008. Le rythme des transactions immobilières s'est accéléré, atteignant des niveaux que l'on n'avait pas vus depuis 18 ans.
Au premier trimestre de l'année, 183 140 transactions ont été réalisées, un chiffre record depuis 2007. Cette performance représente une augmentation de 20,7 % par rapport à l'année précédente, notamment grâce à un mois de mars exceptionnel avec 62 808 opérations. Pour trouver des chiffres similaires, il faut remonter à 2007, année où plus de 74 000 ventes avaient été enregistrées.
La principale différence entre maintenant et 2007 réside dans la pénurie d'offre pour répondre à la demande croissante. Ce déséquilibre fait pression sur les prix, rendant l'accès à la propriété difficile pour les jeunes, les familles vulnérables et la classe moyenne. Les experts alertent sur le fait que la situation ne s'améliorera pas sans une intervention des administrations publiques pour encourager la construction de nouveaux logements.
Francisco Iñareta, porte-parole d'Idealista, souligne que la demande est forte, mais qu'elle n'est pas suivie par une offre adéquate. Dans certaines villes comme Madrid, les prix augmentent de plus de 24 % d'une année sur l'autre. Cette pression touche à la fois le neuf et l'ancien, mais elle est particulièrement marquée pour les logements neufs, dont les ventes ont grimpé de 64,2 % entre janvier et mars.
Les difficultés rencontrées par les promoteurs pour trouver des terrains et les financer, ainsi que l'augmentation des coûts des matériaux, exacerbent la situation. La bureaucratie excessive et le manque de main-d'œuvre aggravent encore la capacité de production du secteur, maintenant les niveaux de construction insuffisants pour satisfaire la demande.
Maria Matos, porte-parole de Fotocasa, indique que l’instabilité géopolitique actuelle renforce la perception de la propriété comme un investissement refuge. Cela pourrait entraîner une hausse de la demande et des ventes dans les mois à venir, mettant davantage de pression sur l'offre et maintenant la tendance à la hausse des prix de l'immobilier.
Les ventes de logements anciens ont également connu une augmentation significative, avec une hausse de 34,8 % en mars, atteignant 48 246 transactions. C'est le niveau le plus élevé pour un mois de mars depuis 2007. Les acheteurs semblent motivés par des conditions d'emprunt attractives, selon Ferran Font, directeur des études de Pisos.com.
Les estimations indiquent que plus de 673 000 transactions ont déjà été réalisées au cours de l'année écoulée. Les agences immobilières prévoient une amélioration des ventes au deuxième trimestre, bien qu'elles notent un ralentissement dans le marché locatif. La demande pour l'achat de logements reste forte, mais l'offre de biens à louer continue de diminuer, exacerbant la tension sur le marché.
En résumé, le marché immobilier est en pleine expansion, avec une demande qui dépasse largement l'offre. Les prix continuent d'augmenter, rendant l'accès à la propriété de plus en plus difficile pour de nombreux ménages. Sans mesures concrètes pour stimuler la construction de nouveaux logements, la situation pourrait devenir encore plus tendue dans les mois à venir.