Le 17 mars, Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le logement des défavorisés, a dévoilé le nouveau logo de l'institution. Ce changement marque un tournant important, car le visage de l'abbé Pierre, accusé de nombreux abus sexuels, a été retiré. La fondation souhaite ainsi tourner la page définitivement.
Ce lundi, la Fondation a annoncé avoir effacé le visage du célèbre prêtre de son logo. L'abbé Pierre, décédé en 2007, a été mis en cause dans de nombreuses agressions sexuelles. Ce changement s'inscrit dans un mea culpa commencé en septembre 2024, après que le nombre de victimes identifiées a atteint au moins 56.
Le nouveau logo ne présente plus la silhouette du prêtre, mais une maison symbolique, évoquant un point d'exclamation. Christophe Robert a précisé que ce dessin représente « un combat en héritage », faisant référence aux vingt ans de lutte de la Fondation.
Cette nouvelle identité visuelle vise à enrayer la baisse des donations, qui ont chuté de 30 % après les révélations. Le rapport du cabinet indépendant Egaé a révélé des comportements prédateurs de l'abbé Pierre, ajoutant des accusations de pédophilie et d'inceste à son sombre héritage.
Christophe Robert a souligné que de nombreux donateurs, bénévoles et salariés n'auraient pas compris l'absence de changement. Les fonds de la Fondation proviennent à 97 % de dons, permettant de financer 800 projets par an.
La Fondation espère que les mal-logés ne subiront pas les conséquences de cette crise. Chaque soir, entre 7 000 et 8 000 personnes dorment dans la rue, dont au moins 2 000 enfants. Christophe Robert a insisté sur l'importance de continuer à soutenir les plus vulnérables.
Il a également mentionné la nécessité de garder une cellule d'écoute pour d'éventuelles nouvelles victimes. La mission d'Egaé est close, mais la Fondation reste vigilante face à d'autres témoignages.
Une commission indépendante, dirigée par la sociologue Céline Béraud, a été mise en place pour enquêter sur le silence qui a entouré l'abbé Pierre depuis le début de ses agissements dans les années 1950. Cette enquête vise à comprendre comment de tels abus ont pu se produire sans être dénoncés.
Christophe Robert a affirmé que cette initiative est essentielle pour comprendre le passé et éviter que de tels événements ne se reproduisent à l'avenir. La Fondation est déterminée à avancer dans la transparence et la responsabilité.
La Fondation pour le logement des défavorisés prend des mesures significatives pour se distancer du passé. En retirant le visage de l'abbé Pierre de son logo, elle souhaite réaffirmer son engagement envers les mal-logés. Ce changement est un pas vers un avenir où les victimes ne paient pas le prix des erreurs du passé.