La Cour suprême de l'Inde a suspendu des dispositions clés d'une loi controversée concernant les propriétés musulmanes. Ce texte vise à modifier la gestion des biens donnés par les musulmans, d'une valeur de plusieurs milliards de dollars. Cependant, la cour a choisi de ne pas annuler la loi dans son ensemble.
La loi en question, le Waqf (Amendment) Act 2025, a été adoptée par le parlement en avril. Des groupes musulmans et des partis d'opposition ont déposé des pétitions, affirmant que cette loi porte atteinte aux droits de la communauté musulmane. Le gouvernement, quant à lui, soutient que l'objectif est de rendre la gestion des propriétés waqf plus transparente.
Les waqf sont des dons caritatifs ou religieux faits par les musulmans à des mosquées, des madrassas ou des orphelinats. Ces propriétés ne peuvent être vendues ni utilisées à d'autres fins. Elles étaient régies par la Loi sur le Waqf de 1995, qui imposait la création de conseils waqf au niveau des États pour leur gestion.
La cour a examiné des pétitions qui remettent en question des dispositions controversées. L'une d'elles permettait au gouvernement de déterminer si une propriété disputée était un waqf. Historiquement, de nombreuses propriétés ont été reconnues comme waqf en raison de leur utilisation continue par la communauté musulmane.
Des données gouvernementales indiquent qu'au moins 13 200 des 872 852 propriétés waqf en Inde sont impliquées dans des batailles juridiques. De plus, 58 889 ont été envahies et plus de 436 000 ont un statut incertain.
La cour a décidé que permettre au gouvernement de déterminer les droits d'un citoyen contrevenait à la séparation des pouvoirs, comme l'exige la constitution indienne. Une autre disposition contestée, qui exigeait qu'un donateur waqf soit un musulman pratiquant depuis au moins cinq ans, a également été annulée.
Actuellement, les propriétés waqf sont gérées par des conseils au niveau des États et un conseil central, comprenant des représentants du gouvernement, des législateurs musulmans et des érudits islamiques. Les juges ont cependant limité le nombre de membres non musulmans à quatre dans le conseil fédéral de 22 membres.
Ce cas, qui a atteint la Cour suprême en avril, a suscité de vives critiques. La décision a été réservée après trois jours d'audience. La situation des propriétés waqf en Inde reste complexe, et les implications de cette loi continueront d'être suivies de près.