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Décryptage de la loi foncière sud-africaine qui enflamme Trump

Publié le : 2 juin 2025

Introduction

La loi sur la terre en Afrique du Sud suscite des controverses, notamment après l'approbation par le président Cyril Ramaphosa d'une législation permettant l'expropriation de terres privées sans compensation. Cette situation a attiré l'attention du président américain Donald Trump, qui y voit une discrimination envers les agriculteurs blancs.

Contexte de la Loi

Le gouvernement de Ramaphosa affirme que cette loi vise à augmenter la propriété foncière des Noirs, une question restée en suspens depuis la fin de l'apartheid il y a plus de 30 ans. La majorité des terres agricoles privées est encore détenue par des Blancs, et le processus de réforme foncière a été jugé trop lent et coûteux par de nombreux critiques.

La loi, bien que non encore mise en œuvre, a provoqué des réactions négatives de la part de partis politiques de droite et de groupes de pression, qui envisagent de contester l'Expropriation Act en justice. Ils soutiennent que cette législation menace les droits de propriété.

Expropriation sans Compensation

Selon des experts juridiques, l'expropriation sans compensation pourrait se produire dans des cas très spécifiques, principalement liés à des intérêts publics. La loi pourrait concerner des terres nécessaires pour des projets de réforme foncière, mais aussi pour l'accès à des ressources naturelles.

Les avocats Bulelwa Mabasa et Thomas Karberg soulignent que les terres agricoles productives ne devraient pas être expropriées sans compensation. Ils précisent que cela ne pourrait se faire que dans des situations où le propriétaire ne s'occupe pas de la terre ou l'abandonne.

Compensation Juste et Équitable

La nouvelle loi prévoit que les propriétaires reçoivent une compensation "juste et équitable", remplaçant ainsi la compensation basée sur la valeur du marché. Cela pourrait signifier que les propriétaires recevront moins que ce qu'ils ont perçu auparavant, ce qui suscite des inquiétudes.

Les avocats affirment que toutes les expropriations doivent respecter des exigences de justice procédurale, y compris le droit pour les propriétaires de contester en justice les décisions d'expropriation. Ce changement pourrait également s'appliquer aux terres expropriées pour des fins publiques, comme la construction d'écoles.

Réactions et Perspectives

La réaction en Afrique du Sud a été divisée. Le principal parti d'opposition, l'Alliance Démocratique (DA), s'oppose à l'idée de "nil compensation", mais accepte la compensation juste et équitable. De son côté, le ministre des Travaux publics, Dean Macpherson, a défendu la loi comme une amélioration par rapport à l'ancienne législation.

Macpherson a évoqué des cas où des propriétaires abandonnent des bâtiments, justifiant ainsi la possibilité d'une compensation nulle. Cependant, il a également souligné que cela ne devrait pas s'appliquer aux fermes.

Conclusion

La loi sur l'expropriation en Afrique du Sud reste en attente de mise en œuvre, avec des tensions politiques croissantes. Alors que le gouvernement espère faciliter la restitution des terres aux Noirs, l'opposition et les critiques continuent de croître. La question de la terre, chargée d'émotions, persistera probablement dans le débat public.

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