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Le ministre menace de modifier la loi après la polémique sur le système à deux vitesses

Publié le : 6 mars 2025

Conflit autour des nouvelles directives judiciaires

Le secrétaire à la Justice, Shabana Mahmood, a annoncé qu'elle examinerait les pouvoirs du Sentencing Council et envisagerait de légiférer si nécessaire, suite à une controverse sur ses nouvelles directives concernant l'emprisonnement. Ces changements, qui entreront en vigueur le mois prochain en Angleterre et au Pays de Galles, prennent en compte l'ethnicité ou la foi d'un délinquant comme un facteur déterminant dans la décision d'incarcération.

Bien que les ministres ne puissent pas annuler ces directives, Mahmood a exhorté le président du conseil à reconsidérer la situation "dès que possible". Le secrétaire à la Justice de l'opposition, Robert Jenrick, a qualifié ces nouvelles règles d'"anti-blanches" et "anti-chrétiennes", les qualifiant de "justice à deux vitesses".

Réactions des ministres et des autorités judiciaires

Dans sa lettre au Lord Justice William Davis, Mahmood a exprimé son mécontentement face à ces changements. Elle a déclaré : "En tant que personne issue d'un milieu ethnique minoritaire, je ne tolère pas de traitement différentiel devant la loi." Elle a également mentionné qu'elle examinerait si de telles décisions politiques devraient être prises par le Sentencing Council.

Un examen du rôle et des pouvoirs du conseil sera mené parallèlement à une révision existante sur les peines, dirigée par l'ancien ministre conservateur David Gauke. Mahmood a conclu sa lettre en avertissant le conseil qu'elle "légiférerait si nécessaire" après la révision.

Impact des nouvelles directives sur le système judiciaire

Le Premier ministre Sir Keir Starmer, ancien membre du Sentencing Council, a exprimé ses préoccupations concernant ces directives. Les nouvelles recommandations mettent l'accent sur la nécessité de rapports pré-sentenciels pour les juges, fournissant des détails sur le passé et les motivations des délinquants avant la sentence.

Cependant, l'utilisation de ces rapports a diminué ces dernières années. Les magistrats et juges seront désormais conseillés d'obtenir un rapport pré-sentenciel avant de prononcer une peine pour des individus issus de minorités ethniques ou religieuses, ainsi que pour d'autres groupes vulnérables.

Contexte et consultations précédentes

Le gouvernement conservateur précédent avait été consulté sur ces changements lors des réformes envisagées entre novembre 2023 et février 2024. Jenrick a expliqué que le gouvernement n'avait pas émis d'objection à l'époque, affirmant qu'il n'y avait "aucune directive ou exigence du gouvernement" pour que le conseil examine cette question.

Il a également noté que le secrétaire à la Justice de l'époque, Alex Chalk, avait qualifié cette idée de "ridicule et condescendante". Mark Daly du Prison Reform Trust a défendu les changements, affirmant qu'ils reflètent la réalité des inégalités dans les résultats judiciaires.

Conclusion sur les inégalités dans le système judiciaire

Les statistiques montrent que les délinquants issus de minorités ethniques reçoivent des peines plus longues que leurs homologues blancs pour des infractions similaires. Cela soulève des questions importantes sur l'équité et l'égalité devant la loi. Le débat sur ces nouvelles directives pourrait donc avoir des implications profondes pour le système judiciaire britannique.

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