Les leaders des Premières Nations demandent à la Gouverneure Générale Mary Simon de retarder ou même de rejeter le projet de loi C-5, la Loi sur une Économie Canadienne. Cette législation, soutenue par le gouvernement fédéral, soulève de vives inquiétudes quant aux droits autochtones.
L'Assemblée des Premières Nations, par la voix de sa cheffe nationale Cindy Woodhouse Nepinak, exprime une forte opposition à la manière dont le projet de loi C-5 est traité au Parlement. Elle souligne que les Premières Nations sont unies dans leur désir de prospérité, mais pas au détriment de leurs droits.
Le Grand Chef de la Nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, a également fait part de ses préoccupations, affirmant que Mary Simon, en tant que représentante de la Couronne, devrait s'impliquer dans ce processus. Il espère qu'elle prêtera attention aux enjeux soulevés par les Premières Nations.
Le projet de loi C-5 vise à renforcer l'économie canadienne en éliminant les barrières au commerce intérieur. Cependant, certains leaders craignent que cela ne permette au gouvernement de violer les droits des traités et de contourner les évaluations environnementales. Bien que le projet stipule que le gouvernement doit consulter les peuples autochtones, il offre également des pouvoirs étendus au cabinet pour ignorer ces consultations dans certains cas.
Woodhouse Nepinak insiste sur le fait que ce n'est pas une manière appropriée de commencer une nouvelle relation entre le gouvernement et les Premières Nations. Elle appelle à une séparation des sections du projet de loi pour permettre un examen plus approfondi.
Le député provincial NDP Sol Mamakwa a exprimé des doutes quant à la sincérité des promesses gouvernementales, affirmant que les Premières Nations ont souvent été déçues. Il appelle à ce que Simon refuse d'accorder l'assentiment royal à cette législation, car, selon lui, il s'agit de leurs terres.
Les critiques du projet de loi C-5 soulignent que la rapidité avec laquelle il est poussé à travers le Parlement pourrait avoir des conséquences néfastes pour les droits autochtones et l'environnement.
Le professeur de droit Eric Adams a noté que Mary Simon ne peut pas intervenir dans le processus législatif sans risquer une crise constitutionnelle. Cependant, il suggère qu'elle peut servir de médiatrice pour les préoccupations des Premières Nations. Elle doit naviguer prudemment entre son rôle et les attentes des Canadiens.
Adams souligne que les tribunaux sont le lieu approprié pour contester le projet de loi C-5, et non le bureau de la Gouverneure Générale. Cela démontre la complexité de la situation législative actuelle.
Les appels à l'intervention de Mary Simon soulignent l'importance des droits autochtones dans le processus législatif. Alors que le projet de loi C-5 avance, les leaders des Premières Nations continuent de faire entendre leur voix, espérant que leurs préoccupations seront prises en compte. La situation reste tendue et pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations entre le gouvernement et les Premières Nations.