La fast-fashion est au cœur des débats en France. Une proposition de loi, soutenue par la coalition Stop Fast-Fashion, pourrait avoir des conséquences significatives sur des entreprises comme Shein et Temu. Ce texte vise à introduire des sanctions pour réduire l'impact environnemental du secteur textile.
La Commission européenne envisage d'imposer une taxe de 2 euros sur chaque petit colis en provenance de Chine. Les plateformes de distribution, comme Shein, doivent maintenant faire face à cette nouvelle réalité. Le Sénat discutera la proposition de loi portée par la députée Anne-Cécile Violland, qui a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale il y a plus d'un an.
Ce projet de loi a été modifié au fil des mois, diluant ses ambitions initiales. Il prévoyait des pénalités financières selon l'éco-score des vêtements et l'interdiction de la publicité pour la mode éphémère. Ce secteur, qui produit constamment de nouvelles collections, a un impact environnemental majeur.
Entre 2010 et 2023, le nombre de vêtements commercialisés en France a augmenté de 39%. Ce secteur est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les conséquences environnementales de cette surconsommation sont alarmantes et nécessitent des mesures concrètes.
Le texte discuté au Sénat a été affiné par une commission, et le gouvernement souhaite faire la distinction entre fast-fashion et ultrafast-fashion. Cette distinction vise à réglementer différemment les entreprises européennes et celles qui opèrent uniquement en ligne.
Les débats au Sénat porteront sur le montant des pénalités financières et leur application. Le texte approuvé par l'Assemblée prévoyait des sanctions basées sur l'affichage environnemental des vêtements, pouvant atteindre jusqu'à 10 euros par pièce d'ici 2030. Cependant, le gouvernement propose un système proportionnel au prix de vente.
Un conseiller du cabinet de la ministre déléguée a déclaré que cette approche vise à s'adapter à l'évolution des prix et de l'inflation. Cependant, cela suscite des inquiétudes parmi les ONG qui craignent que cela ne permette à des entreprises comme Shein d'échapper aux sanctions.
La coalition Stop Fast-Fashion, incluant plusieurs ONG, a exprimé sa préoccupation concernant les modifications proposées. Elles craignent que la loi devienne une coquille vide sans critères environnementaux concrets. Elles soulignent que ces changements coïncident avec un lobbying intensifié de Shein.
Les ONG dénoncent les efforts de lobbying de Shein, qui a soumis une étude d'impact au Sénat. Cette étude prétend que les pénalités élevées pourraient entraîner une augmentation des prix des vêtements les plus polluants, ce qui pourrait influencer les décisions des législateurs.
La proposition de loi sur la fast-fashion soulève des enjeux cruciaux pour l'environnement et l'industrie textile. Les débats au Sénat détermineront si des mesures efficaces seront mises en place pour contrer les effets néfastes de la fast-fashion. L'avenir de cette législation pourrait avoir des répercussions significatives sur la manière dont les vêtements sont produits et consommés en Europe.