
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Alain Berset, a déclaré à la BBC que l'organisation est "absolument prête" à discuter des réformes des droits de l'homme. Cette déclaration intervient dans un contexte de pression exercée par le Royaume-Uni et d'autres pays concernant la migration. Berset a souligné que quitter le droit international des droits de l'homme isolerait le Royaume-Uni sur la scène mondiale.
Il a également reconnu que les lois sur les droits de l'homme pourraient nécessiter des changements ou des adaptations. Ces institutions, créées principalement par les Britanniques après la Seconde Guerre mondiale, restent essentielles pour la paix, la sécurité et la justice. Ses propos, à l'approche du 75e anniversaire de la Convention, témoignent d'une volonté d'évolution face aux débats croissants sur son avenir.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme, située à Strasbourg, est l'organisme qui interprète et applique les lois sur les droits de l'homme pour ses 46 États membres. Au Royaume-Uni, le gouvernement et les juges doivent tenir compte de ces décisions, bien qu'ils ne soient pas liés par des jugements qui ne concernent pas directement leur situation.
Le gouvernement de Sir Keir Starmer s'est engagé à modifier l'interprétation du droit à la vie privée et à la vie de famille. Cela vise à empêcher les immigrants illégaux d'utiliser ces droits pour retarder leur expulsion du pays. Dans un discours à Strasbourg, Shabana Mahmood a insisté sur la nécessité d'une évolution de la convention pour maintenir la confiance du public.
Les partis Conservateur et Réformiste au Royaume-Uni demandent à ce que le pays se retire du traité, arguant que les lois sur les droits de l'homme à Strasbourg entravent la gestion des frontières. Neuf pays de l'UE, dont le Danemark et l'Italie, ont également appelé à des changements significatifs, nécessitant l'accord de tous les États membres.
Dans une interview rare, Berset a exprimé sa volonté de s'engager dans des discussions politiques sur la migration. Il a souligné l'importance d'aborder tous les sujets sans tabous et de trouver un consensus entre les États membres. Cela montre une ouverture à la discussion sur les enjeux actuels.
Les critiques affirment que quitter la CEDH permettrait au Royaume-Uni de reprendre le contrôle des lois sur les droits de l'homme. Cependant, Berset a répondu que cela risquerait d'isoler davantage le pays. Il a mis en garde contre le fait de ne pas participer aux discussions sur la migration, ce qui limiterait son influence.
En outre, Berset a évoqué les conséquences potentielles sur l'accord de partage du pouvoir en Irlande du Nord et l'accord post-Brexit avec l'UE, qui incluent des engagements juridiques concernant les principes des droits de l'homme. Quitter la CEDH enverrait un "signal négatif" à l'Ukraine, compte tenu du rôle central du Conseil de l'Europe dans les préparatifs des tribunaux pour les crimes de guerre.
Alain Berset a souligné l'importance de la collaboration entre les États membres pour éviter les conflits. Il a exprimé son inquiétude face à un éventuel retrait du Royaume-Uni, affirmant qu'il n'y a pas d'alternative viable. La situation actuelle représente un test pour tous, afin de garantir un avenir commun et convergent malgré les divergences observées.