Le projet de loi 5, proposé par le Premier ministre Doug Ford, suscite de vives controverses à travers l'Ontario. Ce texte législatif ambitieux vise à accélérer l'approbation des projets d'infrastructure et d'extraction de ressources. Cependant, de nombreux critiques affirment qu'il menace les protections environnementales essentielles.
Le gouvernement de l'Ontario justifie le projet de loi 5 comme une réponse urgente aux menaces économiques, notamment celles liées aux tarifs imposés par les États-Unis. Doug Ford et son ministre de l'Énergie, Stephen Lecce, affirment que ce projet de loi permettra d'obtenir des approbations plus rapides pour les projets majeurs.
Cependant, des groupes environnementaux et des leaders des Premières Nations expriment des inquiétudes quant à l'impact de cette loi sur les réglementations environnementales. Ils craignent que cette législation ne serve de prétexte pour affaiblir la surveillance des activités industrielles en Ontario.
Une des dispositions les plus puissantes du projet de loi 5 est la création de zones économiques spéciales. Cela permettrait au cabinet de désigner n'importe quel endroit en Ontario comme une zone où des entreprises pourraient être exemptées de respecter certaines lois provinciales.
Ce pouvoir soulève des inquiétudes majeures, car il pourrait permettre aux entreprises de contourner les lois sur l'environnement et le travail. Anaïs Bussières McNicoll, de la CCLA, a qualifié cette mesure de prise de pouvoir inacceptable, qui pourrait nuire aux communautés vulnérables.
Le projet de loi 5 prévoit également l'abrogation de la Loi sur les espèces en péril de l'Ontario, remplacée par une nouvelle législation. Cette modification est perçue comme un affaiblissement des protections accordées aux espèces menacées. Les critiques soulignent que la définition d'un habitat serait considérablement restreinte.
Le gouvernement justifie ces changements en affirmant qu'ils visent à améliorer l'efficacité des processus de protection de la faune. Cependant, plus de 100 groupes de conservation ont exprimé leur opposition, craignant que cela ne compromette des décennies d'efforts de conservation.
Le projet de loi 5 vise également à accélérer l'approbation des projets miniers en établissant un système de permis rapide. Selon le ministre Lecce, cela pourrait réduire le délai d'approbation des mines de quatre à deux ans, ce qui placerait l'Ontario parmi les régimes d'autorisation les plus rapides au monde.
Cette initiative est vivement critiquée par des leaders autochtones, qui craignent que la précipitation dans les approbations nuise à la protection de leurs terres. Cynthia Fiddler, conseillère de la Première Nation de Sandy Lake, a exprimé son souhait de préserver leurs territoires plutôt que de favoriser un développement rapide.
Le projet de loi 5 est un sujet de débat intense en Ontario, soulevant des préoccupations quant à l'équilibre entre développement économique et protection de l'environnement. Alors que le gouvernement cherche à accélérer les projets d'infrastructure et d'extraction, les critiques insistent sur la nécessité de préserver les réglementations essentielles pour protéger les communautés et l'environnement.