
Il n'est pas judicieux de tirer sur les loups. Ce constat est d'autant plus pertinent après le succès mondial du loup végétarien d’Intermarché. Récemment, le Conseil d’État a annulé un arrêté préfectoral qui permettait à un éleveur des Hautes-Pyrénées de tirer en direction des loups. Cette décision est due à la rareté de l'espèce dans cette région.
La plus haute juridiction administrative a souligné que « la population de loups dans le département des Hautes-Pyrénées est très réduite ». À ce jour, un unique spécimen mâle a été identifié. En avril, le préfet de Tarbes avait autorisé un éleveur à effectuer des tirs de défense simple pour protéger son troupeau contre la prédation du loup.
Cette décision a été contestée par l'association Ferus, qui défend les droits des animaux. En juillet, le tribunal administratif de Pau avait soutenu l'arrêté. Cependant, le Conseil d’État a adopté une autre position, condamnant l'État à verser 3 000 euros à l'association pour couvrir ses frais de justice.
Le Conseil d’État a déclaré que l'arrêté préfectoral était susceptible de porter atteinte à l'état de conservation de l'espèce au niveau local. Cette décision, bien qu'elle concerne un seul département, illustre un conflit national plus large entre éleveurs et défenseurs de la faune sauvage concernant le statut des loups.
Les éleveurs accusent l'État de sous-estimer la population de ces prédateurs. Ils dénoncent un « refus persistant d’affronter la réalité du terrain ». Fin novembre, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a estimé à 1 082 le nombre de loups en France, en hausse par rapport à 1 013 l'année précédente.
À partir du 1er janvier, la réglementation évoluera. Elle permettra à tout éleveur, ou chasseur mandaté, de tuer un loup s'il attaque son troupeau. L'autorisation préalable, nécessaire jusqu'à présent, sera supprimée, laissant place à une déclaration en préfecture après l'incident.
La majorité des meutes de loups en France se trouvent dans les Alpes. Cependant, les loups s'installent progressivement dans d'autres régions de montagne, notamment le Massif central, le Jura, les Vosges et les Pyrénées. Cette expansion soulève des questions sur la coexistence entre l'élevage et la faune sauvage.
Les éleveurs doivent désormais s'adapter à cette nouvelle réalité. La gestion des populations de loups devient un enjeu crucial pour la protection des troupeaux et la conservation de l'espèce.
En somme, le débat sur la chasse aux loups illustre un conflit complexe entre protection de la faune et intérêts des éleveurs. La décision du Conseil d’État met en lumière la nécessité de trouver un équilibre. La coexistence entre les loups et les éleveurs est essentielle pour préserver la biodiversité tout en garantissant la sécurité des troupeaux.