
La proposition de loi du député socialiste Iñaki Echaniz sera examinée par l’Assemblée nationale ce jeudi. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la niche parlementaire socialiste. Son objectif principal est de pérenniser l’encadrement des loyers, un dispositif instauré en 2018 dans 72 collectivités.
Le texte vise à éviter la disparition de ce dispositif en novembre 2026, date de fin de l’expérimentation. Il prévoit que toutes les communes en zones tendues puissent mettre en place l’encadrement des loyers, ainsi que celles situées dans la même intercommunalité.
Un autre aspect important de ce texte est la régulation du complément de loyer pour lutter contre les abus. Le montant de ce complément serait plafonné à 20 % du loyer maximal. De plus, les montants par mètre carré pour les surfaces annexes, telles que les caves et les balcons, seraient également encadrés.
Les sanctions pour les propriétaires ne respectant pas l’encadrement seraient durcies. Le montant maximal des amendes serait doublé, et la période de contestation d’un complément de loyer pour le locataire serait étendue.
Iñaki Echaniz et la députée Renaissance Annaïg Le Meur ont réalisé une mission d’information sur ce sujet. Dans leur rapport publié en septembre, ils ont conclu que le dispositif fonctionnait et méritait d’être poursuivi. Ils ont également affirmé que le dispositif n’était pas responsable de la baisse de l’offre locative.
Ils ont rappelé que l’encadrement des loyers n’avait pas pour but de réduire les loyers, mais d’éviter les loyers excessifs. Cela souligne l'importance de maintenir un équilibre sur le marché locatif.
Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, a exprimé son opposition au texte. Lors d’un congrès de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), il a mentionné sa préférence pour attendre une étude en cours confiée à des économistes. Cette position soulève des interrogations sur l’avenir de l’encadrement des loyers.
À Paris, la mairie et d'autres villes impliquées dans l’expérimentation sont favorables à cette pérennisation. Barbara Gomes, chargée de l’encadrement des loyers, cite une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) qui montre que le loyer moyen à Paris était inférieur de 8,2 % grâce à l'encadrement.
Les associations de défense des locataires soutiennent la pérennisation et l’amélioration de l’encadrement des loyers. Elles considèrent cela comme un moyen de protéger le pouvoir d’achat des locataires. Cela met en lumière l'importance de cette législation pour garantir des conditions de logement justes.
Dans le cadre de la niche parlementaire du PS, d’autres textes seront également soumis au vote. Ces propositions incluent l'accompagnement d'un avocat pour chaque enfant dans des situations difficiles et une couverture complémentaire obligatoire pour les agents territoriaux.
La proposition de loi sur l'encadrement des loyers soulève des enjeux cruciaux pour le logement en France. Elle vise à protéger les locataires et à réguler le marché locatif. Les débats à l'Assemblée nationale promettent d'être intenses et déterminants pour l'avenir de cette législation.