Dans les lycées, de nombreuses élèves en spécialité Maths subissent un véritable sexisme au quotidien. Les interactions entre garçons et filles sont souvent marquées par des comportements inappropriés. Ce phénomène est particulièrement accentué dans certaines classes scientifiques, où les filles se sentent souvent isolées et dévalorisées.
Les lycéennes, comme Sarah et Mégane, partagent des expériences similaires concernant l'attitude de leurs camarades masculins. Sarah témoigne que les garçons refusent de communiquer avec elles, affirmant que cela n’a pas de sens si aucune relation amoureuse n’est envisagée. Ces comportements créent un climat de moquerie et d'incompréhension.
Mégane évoque également des vexations. Lorsqu'elle a résolu un exercice, sa professeure a demandé à un garçon de venir la consulter. Ce dernier a préféré demander à un autre garçon, renforçant ainsi le sentiment d'exclusion. Les remarques sexistes, telles que "retourne à la cuisine", sont monnaie courante, rendant leur environnement encore plus hostile.
Les stéréotypes de genre sont profondément ancrés dans le système éducatif. Selon un rapport du Haut Commissariat à l’Égalité, les jeunes garçons développent des clichés sexistes dès leur plus jeune âge. Ces stéréotypes sont souvent renforcés par des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux, qui véhiculent l'idée que les femmes manquent de compétences logiques.
Mohamed Nassiri, professeur de mathématiques, constate que les garçons se sentent souvent supérieurs aux filles en matière de mathématiques. Cette dynamique crée un environnement où la misogynie est exacerbée, décourageant ainsi les filles de s'impliquer pleinement dans leurs études.
Le sexisme quotidien a un coût psychologique pour les lycéennes. Ines, par exemple, se sent moins capable que ses camarades masculins, malgré de bons résultats. Elle explique que les comportements des garçons lui font douter de ses compétences. Cette perception est partagée par de nombreuses filles, qui se retrouvent souvent au fond de la classe, silencieuses et exclues.
Clémence Perronnet, sociologue, souligne que les remarques et les insultes ont des répercussions psychologiques. Les filles, au lieu de se concentrer sur leurs études, doivent constamment prouver leur place dans un environnement hostile, ce qui nuit à leur réussite académique.
Pour faire face à cette situation, des initiatives comme des stages non mixtes en mathématiques ont été mises en place. Mohamed Nassiri a observé que ces stages permettent aux filles de s'exprimer librement et de retrouver confiance en elles. Cependant, ces solutions ne sont pas suffisantes à long terme et ne remplacent pas un changement de mentalité nécessaire.
La formation des enseignants sur les inégalités de genre est également essentielle. Claire Piolti-Lamorthe indique que les biais de traitement entre filles et garçons doivent être abordés. Une sensibilisation des enseignants pourrait contribuer à réduire ces inégalités et à créer un environnement plus équitable pour tous les élèves.
Le sexisme dans les classes de spécialité Maths est un problème sérieux qui nécessite une attention immédiate. Les expériences des lycéennes mettent en lumière un besoin urgent de changement. Il est essentiel d'éduquer les garçons, de former les enseignants et de promouvoir un environnement scolaire inclusif. Sans ces efforts, les inégalités de genre continueront de perdurer, et de nombreuses jeunes filles passeront à côté de leur potentiel scientifique.