Emmanuel Macron a enfin brisé son silence préoccupant sur la crise politique en France. Depuis l'Égypte, il a accusé les "forces de la désestabilisation" d'être responsables du chaos actuel. Au lieu d'assumer ses responsabilités après la démission de son protégé, Sébastian Lecornu, comme premier ministre, il a critiqué ceux qui alimentent la division.
Ses déclarations à Sharm El-Sheikh ont suscité des réactions immédiates. La Agrupación Nacional de Marine Le Pen et La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ont annoncé des mocions de censure contre le gouvernement de Lecornu. Ce dernier, tout juste nommé, n'a pas eu le temps de présenter son programme avant d'être confronté à cette opposition.
Lors de sa première réunion avec son cabinet, Lecornu a déclaré vouloir "surmonter la crise politique" et approuver le budget de 2026. Il a demandé à ses 34 ministres de travailler avec sobriété et humilité, tout en mettant de côté leurs "égos".
Le premier ministre devra faire face à un test crucial lors de la présentation de son programme à l'Assemblée nationale. Ce sera un moment délicat pour lui, avec un débat attendu autour de la responsabilité de Macron après la chute de trois gouvernements en 13 mois. Lecornu a exprimé son désir d'un gouvernement de "personnalités libres", malgré la présence de nombreux représentants du bloc centriste.
Les critiques de Macron se sont intensifiées, notamment de la part de Marine Tondelier, qui a souligné son manque d'autocritique. Elle a affirmé que sa négation de la défaite était responsable du chaos actuel, alors qu'il se présente comme un garant de la stabilité.
Jordan Bardella, le successeur de Le Pen, a affirmé que la majorité des Français souhaitaient la dissolution de l'Assemblée. Il a ajouté que si l'on voulait retrouver l'unité, il fallait organiser de nouvelles élections. Cette déclaration montre une pression croissante sur le gouvernement et sur Macron.
De plus, des rumeurs circulent sur des accords potentiels entre Lecornu et des membres du Parti Socialiste, ce qui pourrait influencer les votations à venir. Le soutien des socialistes a été crucial dans la chute de François Bayrou, et leur position sera déterminante pour Lecornu.
La droite traditionnelle, représentée par Bruno Retailleau, a également été touchée par cette crise. Retailleau s'est déclaré comme un "homme libre" pour préparer sa candidature à la présidentielle de 2027, malgré les divisions internes au sein de son parti. Il a évité de critiquer directement Macron, tout en prédisant la fin du macronisme après son départ.
Les tensions au sein de la droite pourraient compliquer davantage la situation politique. La présence de membres de leur parti dans le nouveau cabinet ne fait qu'aggraver ces divisions, rendant l'avenir incertain.
La situation politique en France est marquée par des tensions croissantes et des appels à des élections anticipées. Les actions et les déclarations d'Emmanuel Macron, ainsi que celles de son gouvernement, seront scrutées de près. La crise actuelle pourrait redéfinir le paysage politique français dans les mois à venir.