
Emmanuel Macron a déclaré qu'il était « trop tôt » pour évaluer si la France acceptera l'accord commercial avec le Mercosur en janvier. Malgré l'opposition forte des agriculteurs et des partis politiques, il reste optimiste. « J'espère, parce que ça veut dire qu’on aura obtenu des avancées », a-t-il affirmé à Bruxelles.
Le président a insisté sur la nécessité d'obtenir des avancées concrètes. Il a souligné l'importance de trois exigences : une clause de sauvegarde pour les marchés agricoles, des clauses miroirs pour les normes sanitaires et environnementales, et des contrôles sanitaires accrus. Ces éléments doivent changer la nature de l'accord.
Emmanuel Macron fait face à une pression intense en France. Jeudi, il a réussi à obtenir un report du vote sur l'accord, grâce au soutien de l'Italie. Ce répit est fragile et pourrait provoquer une nouvelle vague de colère agricole dans un mois. Le président est arrivé à Bruxelles sur la défensive, conscient des attentes.
« Je n’aime pas qu’on balade les gens », a-t-il affirmé, promettant de ne pas ignorer les préoccupations des agriculteurs. La Commission européenne, quant à elle, souhaite obtenir un feu vert pour signer l'accord au Brésil, malgré l'opposition française et allemande.
Le bras de fer entre Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz s'est intensifié. Alors qu'ils avaient affiché une image de réconciliation, Macron a demandé un report de toute décision. Cela a été fait sous la pression des agriculteurs et d'une classe politique française largement opposée à l'accord.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a joué un rôle crucial. Elle a réussi à convaincre le président brésilien Lula de transmettre une demande de report d'un mois. Cette manœuvre a permis de redéfinir les discussions autour de l'accord.
La position d'Emmanuel Macron suscite des critiques. Ses opposants parlent d'une perte d'influence à l'approche de la fin de son mandat. Manon Aubry, eurodéputée, a dénoncé ce qu'elle appelle une « opération d’enfumage » avec le report de la signature. Les agriculteurs, par l'intermédiaire de la FNSEA, restent fermement opposés à l'accord.
Les mêmes préoccupations pourraient resurgir en janvier, lorsque les discussions reprendront. La FNSEA a clairement exprimé que pour le monde paysan, « c’est toujours non » au Mercosur.
Emmanuel Macron a également ouvert un autre front pour apaiser les tensions agricoles. Il souhaite maintenir les revenus des agriculteurs dans la future politique agricole commune (PAC). Les premières propositions européennes ont été jugées insatisfaisantes à Paris.
En collaboration avec l'Italie, la Pologne, l'Irlande et d'autres partenaires, Macron a demandé des garanties sur le maintien des revenus agricoles dans le prochain budget pluriannuel de l'Union européenne. Cette initiative vise à renforcer la position des agriculteurs face aux défis à venir.
Les négociations autour de l'accord Mercosur restent tendues et incertaines. Emmanuel Macron doit naviguer entre les attentes des agriculteurs et les exigences de l'Union européenne. La situation évolue rapidement et chaque décision pourrait avoir des conséquences majeures pour l'avenir des relations commerciales et agricoles de la France.