Mercosur : Macron prêt à s'opposer « de manière très ferme » à Bruxelles, la Fnsea promet de « se mobiliser » si l'accord est signé

Manifestation des Agriculteurs à Bruxelles

Des milliers d’agriculteurs se rassemblent ce jeudi à Bruxelles pour protester contre le traité de libre-échange avec le Mercosur. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a l'intention de le signer lors du sommet prévu ce samedi au Brésil. Cette situation suscite des inquiétudes parmi les agriculteurs européens.

Position du Gouvernement Français

Lors du Conseil des ministres de mercredi, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a rappelé la position du président Emmanuel Macron. Il a affirmé que la France s'opposerait fermement à un passage en force des instances européennes concernant cet accord. Macron souligne qu'il n'y a pas de visibilité suffisante sur les trois conditions demandées par la France.

Ces conditions incluent des mesures miroir, une clause de sauvegarde et des contrôles. La déclaration de Bregeon intervient alors que des agriculteurs se préparent à manifester à Bruxelles, renforçant ainsi l'opposition à cet accord commercial.

Réactions des Syndicats Agricoles

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exprimé l'opposition catégorique de son syndicat à l'accord entre l'Union européenne et les États du Mercosur. Il a déclaré : « Je souhaite que la France vote non », et a appelé à une mobilisation massive à Bruxelles. Rousseau a insisté sur le fait que les agriculteurs de tous les pays européens se rassembleraient pour exprimer leur désaccord.

Ce traité vise à favoriser les exportations européennes, mais il inquiète les filières agricoles face à l'importation de produits sud-américains. Rousseau a également souligné que les clauses de sauvegarde récemment adoptées ne sont pas suffisantes pour protéger les agriculteurs européens.

Conséquences Potentielles du Traité

Si le traité est signé, Rousseau a averti que les agriculteurs se mobiliseront pour bloquer des axes autoroutiers et contrôler les importations dans les ports. Il a insisté sur la nécessité d'alerter l'opinion publique sur les conséquences de cet accord. Même après la signature, le combat continuera, car le parlement et les eurodéputés devront également se prononcer.

Jusqu'à 10 000 manifestants sont attendus à Bruxelles, illustrant l'ampleur de la contestation. Parallèlement, des syndicats agricoles, comme Via Campesina, manifestent à Liège contre cet accord de libre-échange.

Réactions Internationales

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déclaré qu'il était prématuré de signer le traité dans les prochains jours. La position de l'Italie est jugée décisive dans ce dossier. Meloni a exprimé des réserves sur les implications de cet accord pour l'agriculture européenne.

Cette situation souligne les tensions croissantes autour du traité, alors que les agriculteurs européens se battent pour protéger leurs intérêts face à une concurrence accrue. Les discussions à venir seront cruciales pour déterminer l'avenir de cet accord.

Conclusion

La manifestation à Bruxelles et les déclarations des responsables politiques montrent une forte opposition au traité de libre-échange avec le Mercosur. Les agriculteurs européens craignent pour leur avenir et attendent des garanties de la part des instances européennes. La situation reste tendue, et le débat sur cet accord est loin d'être terminé.