Après la performance de Morante de la Puebla, il est difficile de parler de corrida. Ce sentiment a pesé durant toute la journée. Malgré les efforts de Roca Rey et la détermination de Rafa Serna, la justice semblait absente. L’Association de la Presse de Madrid a récompensé Morante avec une Oreille d'Or, soulignant son acte historique.
La controverse entourant la corrida s'est intensifiée. Le duo du président Iñaki Sanjuán et de l'assistant Joselito Calderón a minimisé l'importance de l'événement. Ils ont refusé la retour au ruedo du taureau le plus bravé de la journée. Ce sectarisme et ce déni sont inacceptables.
Les critiques envers Morante se sont amplifiées, même tard dans la soirée. Les mots de Rafael Gonzàlez Serna résonnent : "Quand Triana chante sa peine, elle reste figée". Cela montre l'impact émotionnel de la corrida, surtout avec le taureau Bizantino de El Torero.
Roca Rey a pris un risque en choisissant cette ganaderia. Les deux taureaux, bien que différents, ont été maîtrisés avec brio. Le premier, plus léger, a permis à Roca Rey de sortir de la monotonie. Il a su gérer le taureau avec lucidité, créant un moment d'excitation dans l'arène.
Les series de derechazos ont captivé le public. L'énergie a monté en flèche, et la foule a commencé à s'impliquer. Le taureau, fatigué, a tenté de quitter l'arène. Roca Rey a alors délivré un coup d'épée magistral, obtenant ainsi une oreille.
Rafa Serna a confirmé sa présence avec dignité. Son taureau, bien que moins impressionnant, a montré des signes de bravoure. Il a su jouer avec les distances et les inerties. Cependant, lorsque ces éléments lui échappaient, le taureau se montrait réticent.
Sa performance a culminé avec un espadazo réussi, lui permettant de récolter une autre oreille. Ce moment a souligné son courage face à un taureau difficile, prouvant qu'il a ce qu'il faut pour réussir dans ce monde exigeant.
Diego Urdiales a affronté un taureau difficile dès le départ. Ce dernier, avec une attitude manso, a rendu la tâche ardue. Urdiales a tenté de l'élever, mais le taureau manquait de classe et de bravoure.
Sa performance s'est soldée par une abbreviation nécessaire. À 21h30, la corrida de Morante avait pris une ampleur inégalée, marquant ainsi une journée mémorable pour tous les aficionados.
En somme, la corrida a été marquée par des performances contrastées. Morante a su captiver le public, tandis que d'autres ont lutté pour se faire entendre. Cette journée à San Isidro restera gravée dans les mémoires, tant pour ses hauts que pour ses bas.