Les portes tournantes au Venezuela ne sont pas liées à une quelconque initiative anticorruption. Elles symbolisent plutôt une stratégie révolutionnaire pour maintenir le terreur. Tandis que certains prisonniers politiques sortent, d'autres les remplacent rapidement. Cette situation s'accompagne d'un échange historique entre Caracas, San Salvador et Washington, ayant déjà libéré plus de 300 personnes.
Les organismes de droits humains rapportent la détention illégale d'au moins 15 personnes. Parmi eux, Simón Bolívar Obregón, un leader universitaire de la Université Centrale du Venezuela (UCV), a été arrêté. Sa compagne, Mayra Campos, a dénoncé son enlèvement par la PNB sans aucune légalité.
Cette situation rappelle l'ironie de l'histoire, comme l'a souligné Elías Pino Iturrieta. Le jeune Obregón, portant le même nom que le héros de l'indépendance, n'a pas échappé à la répression du gouvernement. Ce climat de peur s'intensifie à l'approche de l'anniversaire du fraude électoral du 28 juin.
Le processus d'échange a permis la libération de 80 prisonniers politiques et de 10 otages américains. En contrepartie, 252 migrants, détenus dans une méga-prison, ont été inclus dans cet accord. Cependant, des prisonniers communs sont également mentionnés dans les listes, ce qui complique la situation.
Malgré ces libérations, la Plataforma Unitaria a exprimé ses inquiétudes. Utiliser la liberté des personnes comme monnaie d'échange est inacceptable. Ils ont appelé à une attention particulière sur le fait que ces libérations ne doivent pas devenir des outils de négociation opaque.
Parallèlement, 252 Vénézuéliens, déportés des États-Unis, ont été accueillis par les autorités. Leur arrivée a suscité des accusations de mauvais traitements et une certaine euphorie au sein du gouvernement de Maduro. Ce dernier a qualifié cette opération de triomphe diplomatique.
Jorge Rodríguez, un proche de Maduro, a affirmé que les négociations avaient eu lieu directement avec les États-Unis. Cela a été corroboré par la présence de José Luis Rodríguez Zapatero, qui a été salué comme un grand médiateur, malgré son ignorance préalable de l'accord.
La situation au Venezuela est marquée par des détentions arbitraires et des échanges controversés. Les droits humains continuent d'être bafoués dans un contexte où la peur et la répression règnent. Le dialogue et la négociation doivent être transparents pour éviter que des vies humaines ne soient utilisées comme pions dans un jeu politique.