Il y a 25 ans, Londres a élu son premier maire, un événement marquant qui a transformé la politique locale. Cette élection a été marquée par des accusations de trahison et des intrigues, avec des candidats aux personnalités fortes. L'élection a également vu l'incarcération d'un candidat, ajoutant une couche de drame à ce moment historique.
Le gouvernement de Tony Blair, élu en 1997 avec le mouvement New Labour, souhaitait créer un nouveau type de décentralisation. L'idée était d'introduire des maires à l'américaine, avec des pouvoirs et des budgets significatifs. Cependant, malgré cet enthousiasme, seule une mairie a été créée.
Le référendum de 1998 sur l'Autorité de Londres a révélé un soutien clair pour la création d'un maire élu. Avec 72 % de votes en faveur, les Londoniens ont manifesté leur désir d'un leadership fort, malgré une participation faible de 34 %.
Ken Livingstone, ancien leader du Conseil de Londres, a émergé comme le candidat évident. Connu pour son opposition à Margaret Thatcher, il avait une réputation de combattant des injustices. Cependant, son style provocateur a également attiré des critiques, y compris de la part de Blair, qui le considérait comme un vestige de l'Ancien Labour.
Frank Dobson, un ancien ministre de la santé, a été choisi par le parti pour affronter Livingstone. Bien qu'il ait voulu rester à son poste, il a été contraint de se présenter, ce qui a exacerbé les tensions au sein du parti. Les élections internes ont été controversées, Livingstone remportant le soutien populaire, mais Dobson triomphant grâce à un soutien parlementaire.
Du côté conservateur, la sélection de Jeffrey Archer a été marquée par le scandale. Accusé de parjure, il a dû se retirer, laissant la place à Steve Norris. Ce dernier, un homme d'affaires libéral, a apporté une nouvelle dynamique à la campagne conservatrice, mais a également fait face à des controverses personnelles.
Norris, connu pour ses positions sur les droits des homosexuels, a eu un parcours atypique. Ancien ministre des Transports, il a été impliqué dans l'extension de la ligne Jubilee, mais son image a été ternie par des rumeurs sur sa vie privée.
L'élection de 2000 a été un tournant. Livingstone a remporté un succès décisif, attirant 39 % des voix contre 27 % pour Norris. Cette victoire a été un coup dur pour le New Labour, qui avait sous-estimé l'attrait de Livingstone auprès des électeurs londoniens.
Les résultats ont révélé une profonde fracture au sein du parti travailliste, et Blair a dû faire face à une pression croissante. Livingstone a promis de défendre les intérêts des Londoniens, notamment en s'opposant à la privatisation partielle du métro.
En rétrospective, l'élection de Londres a été un moment charnière qui a redéfini le paysage politique local. Ken Livingstone a ouvert la voie pour d'autres maires, tout en illustrant les tensions internes au sein des partis politiques. Cette élection a prouvé que la politique peut être aussi captivante qu'un thriller, avec des enjeux réels pour la vie quotidienne des citoyens.