
Le maire de Metz, François Grosdidier, a été renvoyé en correctionnelle pour « détournement de fonds publics ». Cette décision fait suite à des accusations concernant des rémunérations illégales de collaborateurs lorsqu'il était maire d'une ville voisine. Les faits remontent à la période 2010-2016.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a tranché cette semaine, ordonnant un procès au tribunal correctionnel de Paris. François Grosdidier a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, selon son avocat, Alain Behr.
Jérôme Karsenti, avocat de l'association Anticor, à l'origine de cette procédure, a affirmé que François Grosdidier tente de « retarder l’issue de ce dossier ». Cependant, l'avocat du maire a rejeté cette hypothèse, soulignant que l'ancien maire de Woippy avait initialement bénéficié d'un non-lieu en décembre 2024.
La chambre de l'instruction a confirmé ce non-lieu uniquement pour le délit de favoritisme, ordonnant un procès pour détournement de fonds publics. Cette décision met en lumière le recrutement d'un deuxième collaborateur, jugé illégal par Anticor.
Anticor soutient que François Grosdidier n'avait pas le droit de recruter un second collaborateur, car ce privilège est réservé aux maires de communes de plus de 20 000 habitants. Selon le dernier recensement, la population de sa ville ne dépassait pas ce seuil.
Me Behr, l'avocat de Grosdidier, a déclaré que ces actes étaient des erreurs administratives et ne constituaient pas des infractions pénales. Cette position met en avant la complexité de la situation juridique de l'élu.
Des dizaines de milliers d'euros, provenant de fonds municipaux, auraient été indûment versés pour rémunérer certains collaborateurs du maire. Ces informations proviennent des calculs effectués par la chambre régionale des comptes du Grand Est en novembre 2016.
Anticor a utilisé ces conclusions pour déposer plainte, soulignant l'importance de la transparence dans l'utilisation des fonds publics. Me Karsenti a exprimé sa satisfaction quant à l'arrêt, affirmant que l'élu « ne pouvait pas ignorer » les détournements qui lui étaient reprochés.
François Grosdidier, maire de Woippy de 2001 à 2017, est également maire de Metz et président de la métropole depuis 2020. En 2023, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour « prise illégale d’intérêts ». Cette condamnation était liée à des subventions versées à une association qu'il présidait, issues de sa réserve parlementaire.
Ces antécédents ajoutent une dimension supplémentaire à l'affaire actuelle, soulignant des préoccupations concernant la gestion des fonds publics. L'issue de ce procès pourrait avoir des répercussions significatives sur sa carrière politique.
La situation de François Grosdidier met en lumière des questions cruciales sur la transparence et la responsabilité des élus. Alors que le procès se profile, les implications de ces accusations pourraient redéfinir le paysage politique local. Les citoyens attendent des réponses et des mesures claires pour éviter de telles dérives à l'avenir.