Turquie : Le Maire d'Istanbul Désigné Candidat à la Présidentielle Après Son Incarcération, Pourquoi la Contestation Persiste-t-elle ?
Contexte de la Situation en Turquie
La Turquie est en pleine tourmente après l’arrestation de son maire d’opposition, Ekrem Imamoglu. Ce dernier a été incarcéré, provoquant des manifestations à travers le pays. Depuis six jours, des appels à la mobilisation se multiplient, illustrant une forte résistance populaire.
Arrestation d'Ekrem Imamoglu
Ekrem Imamoglu a passé sa première nuit en prison à Silivri, près d'Istanbul. Il a été officiellement destitué de ses fonctions et accusé de corruption, une accusation qu'il conteste vigoureusement. Dans un message, il a affirmé : « Je ne reculerai pas d’un pouce. »
Cette arrestation a été perçue comme une exécution sans procès, selon ses avocats. Les manifestations qui ont suivi sont les plus significatives depuis le mouvement de Gezi en 2013, montrant une mobilisation populaire sans précédent.
Réactions et Conséquences
La réaction internationale a été rapide. La diplomatie française a dénoncé cette incarcération comme une atteinte à la démocratie. De même, Berlin a critiqué les autorités turques pour leur traitement des opposants. Ces événements soulèvent des inquiétudes quant à la liberté d'expression en Turquie.
En parallèle, près de cinquante coaccusés d'Imamoglu ont également été arrêtés. Parmi eux, deux maires d'arrondissement ont été destitués, renforçant les craintes d'une répression systématique contre l’opposition.
Mobilisation du CHP
Le Parti républicain du peuple (CHP) a maintenu sa primaire, désignant Ekrem Imamoglu comme candidat à la présidentielle de 2028. Ce soutien massif a mobilisé environ quinze millions d’électeurs, illustrant la détermination du parti face à la répression.
Les tensions se poursuivent alors que la police continue d’interpeller des manifestants. Au moins huit journalistes ont été arrêtés, ce qui met en lumière les enjeux de la liberté de la presse en Turquie.
Impact Économique et Politique
Le climat politique a également des répercussions économiques. La Bourse d’Istanbul a ouvert en hausse après une chute significative la semaine précédente. Le ministre de l’Économie, Mehmet Simsek, a tenté de rassurer le public en écartant les rumeurs de démission.
Il a déclaré : « Je vous en prie, ne croyez pas les fausses nouvelles. » Cette déclaration souligne la nécessité pour le gouvernement de maintenir la stabilité économique malgré la crise politique actuelle.
Conclusion
La situation en Turquie reste tendue avec des manifestations continues et une répression accrue. L’incarcération d’Ekrem Imamoglu est un symbole fort de la lutte pour la démocratie dans le pays. Les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir politique et social de la Turquie.
