La situation en Turquie devient de plus en plus préoccupante. Après l'arrestation du maire d'Istanbul en mars, de nouveaux élus ont été interpellés ce samedi. Ces actions sont perçues comme une répression ciblée contre l'opposition, notamment le principal parti d’opposition, le CHP.
Trois maires du CHP ont été arrêtés ce samedi, selon le maire d’Ankara, Mansur Yavas. Il a déclaré que ces interpellations faisaient partie d'une enquête sur des accusations de crime organisé. Les maires d’Adana, d’Antalya et d’Adiyaman ont été concernés par ces arrestations.
Ces événements illustrent la pression croissante exercée par le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan sur l'opposition. Le maire d'Ankara a exprimé son indignation sur X, dénonçant les accusations portées contre ses collègues.
Mansur Yavas a également critiqué le système judiciaire turc, affirmant qu'il était manipulé par des considérations politiques. Selon lui, dans un tel système, il est difficile de faire confiance à l'État de droit. Il a évoqué une injustice flagrante, où certains sont punis alors que d'autres sont protégés.
Il a insisté sur le fait que l'opposition ne se pliera pas devant l’anarchie ni les opérations politiques. Ces déclarations soulignent le climat tendu qui règne en Turquie actuellement.
Le climat d'incertitude a également mobilisé les partisans de l'opposition. Plus de 10 000 manifestants se sont réunis à Istanbul pour célébrer les cent jours de détention d'Ekrem Imamoglu, le maire d'Istanbul. Cette mobilisation témoigne d'une vague de protestation sans précédent depuis les événements de Gezi en 2013.
Imamoglu, considéré comme un potentiel candidat à la présidentielle de 2028, est devenu un symbole de la résistance contre le régime d'Erdogan. Sa détention a suscité des réactions fortes et une solidarité accrue parmi les opposants au gouvernement.
La répression des élus du CHP en Turquie soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la démocratie dans le pays. Les récentes arrestations et la mobilisation des partisans de l'opposition montrent que la lutte pour la justice et l'équité continue. L'avenir politique de la Turquie dépendra de la capacité des citoyens à résister à cette répression croissante.