Un groupe de maires de villes situées le long de la frontière canado-américaine demande au gouvernement fédéral canadien de l'aide. Les tensions politiques et les incertitudes liées aux tarifs créent de réelles difficultés pour leurs communautés. Les maires de l'Alliance des Maires Frontaliers ont tiré la sonnette d'alarme lors d'une conférence de presse en ligne nationale.
Les huit maires de l'Alliance des Maires Frontaliers affirment que les économies locales, les emplois et les entreprises sont en danger. En effet, cette guerre tarifaire avec les États-Unis survient juste après la pandémie. Mike Bradley, maire de Sarnia, en Ontario, a exprimé : "Nous avons lutté pendant quatre ou cinq ans à cause de la COVID, et cela [les tarifs américains] est la dernière chose dont nous avions besoin."
Les maires se disent en première ligne de cette crise. Ils ne veulent pas être laissés pour compte alors que les impacts économiques se font sentir. Les magasins hors taxes, qui dépendent des voyages transfrontaliers, sont particulièrement menacés par cette situation.
Barbara Barrett, directrice exécutive de l'Association des Magasins Hors Taxes (FDFA), souligne que ces magasins font face à une menace existentielle à cause des tarifs imposés par le président américain Donald Trump. Dave Carlson, maire de la municipalité d'Emerson-Franklin, au Manitoba, insiste sur l'importance du magasin hors taxes local, qui emploie plus de 20 personnes.
Selon Carlson, le message national de "Achetez canadien" nuit aux communautés de l'alliance. Il espère que le gouvernement fédéral pourra rapidement résoudre cette situation, car elle impacte de nombreux emplois et entreprises. "Nous espérons que cela pourra être réglé rapidement," a-t-il déclaré.
La situation s'aggrave avec la réduction du trafic frontalier du Manitoba vers le Dakota du Nord. Les magasins hors taxes, au nombre de 32 au Canada, génèrent environ 35 millions de dollars par an en taxes. Les opérateurs ont investi plus de 60 millions de dollars dans les communautés frontalières, selon un rapport de la FDFA de 2024.
Cameron Bissonnette, propriétaire d'un magasin hors taxes en Colombie-Britannique, a partagé son désespoir. Il a déclaré avoir perdu des revenus significatifs, n'ayant pas reçu de salaire depuis juin de l'année dernière. "Je me demande combien de temps je pourrai encore payer mon personnel," a-t-il ajouté, visiblement ému.
Trina Jones, maire de Woodstock, au Nouveau-Brunswick, appelle les provinces et Ottawa à agir rapidement. Elle insiste sur la nécessité d'aider les entreprises des communautés frontalières avant qu'il ne soit trop tard. Les maires sont unanimes : des mesures doivent être prises pour éviter une crise économique majeure.
Les maires des villes frontalières sont en première ligne face aux défis posés par la guerre tarifaire avec les États-Unis. Ils appellent à une intervention rapide du gouvernement canadien pour protéger leurs communautés. Les conséquences de cette situation sont déjà visibles, et l'urgence d'une action est plus pressante que jamais.