Le thème de l'apocalypse est inégalé en tant que sujet de conversation. Bien qu'il puisse provoquer un certain malaise, il reste captivant au cinéma. En effet, il anime les festivals avec des œuvres qui ne laissent pas les responsables paraître comme des optimistes naïfs. Depuis quelques années, ce sujet est devenu un signe des temps modernes.
Les films sur l'apocalypse, tels que The Last of Us ou No Other Choice, illustrent cette inquiétante sensation de fin imminente. Kathryn Bigelow, avec A House of Dynamite, aborde ce sujet de manière unique. Elle manie le thriller politique avec une intensité inégalée, utilisant des scènes d'action spectaculaires et un réalisme frappant.
Dans ce film, un missile nucléaire est lancé vers Chicago, créant une tension palpable. Bigelow montre comment le chaos peut surgir à tout moment, illustrant une réalité où même les dirigeants sont pris au dépourvu. Ce n'est pas une guerre en cours, mais une situation d'urgence inattendue qui s'installe.
Bigelow présente l'histoire à travers trois points de vue. Le premier est celui de Rebecca Ferguson, qui se trouve dans la Situation room. Le second se concentre sur les généraux dans un bunker, tandis que le troisième suit le président, interprété par Idris Elba. Chaque perspective enrichit le récit sans se croiser, créant une tension continue.
Cette approche linéaire renforce l'idée d'une accélération vers le désastre. Bigelow évoque son enfance, lorsque se cacher sous un bureau était une réalité face à la menace nucléaire. Aujourd'hui, cette peur a évolué, mais reste tout aussi pressante.
Le film El Étranger de François Ozon, adapté du roman d'Albert Camus, explore l'apocalypse intérieure. Ozon suit le parcours de Meursault, naviguant entre le vide et la néant. Bien que fidèle à l'œuvre, sa version soulève des questions sur la fidélité de l'adaptation littéraire.
Ozon aborde des thèmes contemporains, tels que le racisme, tout en restant ancré dans le texte original. Cependant, la performance de Benjamin Voisin semble manquer d'émotion, contrastant avec l'interprétation mémorable de Marcello Mastroianni dans la version de Visconti.
Le film d'Ozon, tout en étant une adaptation, semble parfois absurde. Cela rappelle le style de Camus, où l'absurde devient une preuve de la condition humaine. Cette approche, bien que risquée, trouve un écho dans le contexte actuel, où les histoires de familles françaises et algériennes se croisent.
En dehors de la compétition, Gus Van Sant présente Dead Man's Wire, inspiré d'un fait divers des années 70. Ce film oscille entre comédie et drame, abordant des thèmes tels que le capitalisme et les injustices sociales. L'histoire d'un homme désespéré prenant un otage résonne avec notre époque.
Malgré ses intentions claires, le film souffre d'un rythme inconstant et de moments de confusion. Avec un casting impressionnant, Van Sant cherche à créer une métaphore de notre réalité, mais la narration parfois chaotique peut diluer le message.
Ces films, chacun à leur manière, explorent les diverses facettes de l'apocalypse. Que ce soit à travers des récits de guerre, des adaptations littéraires ou des critiques sociales, ils nous poussent à réfléchir sur notre condition actuelle. L'apocalypse, qu'elle soit nucléaire ou existentielle, reste un sujet fascinant et pertinent dans le cinéma contemporain.