Le marché hypothécaire espagnol montre des signes de dynamisme. D'après les dernières données de l'Institut National de Statistique (INE), le nombre d'hypothèques accordées en février 2025 a augmenté de 4,3 % par rapport à l'année précédente. Bien que cette progression soit moins marquée que celle de janvier (11 %) ou le spectaculaire 60,8 % d'octobre 2024, elle démontre que la demande reste active.
Cependant, cette croissance n'est pas homogène sur tout le territoire. Certaines communautés autonomes affichent des augmentations annuelles bien supérieures à la moyenne nationale. Par exemple, le Pays Basque a vu ses hypothèques passer de 2.287 à 3.049, soit une hausse de 33,3 %.
Des régions comme Andalousie et Catalogne se distinguent également. En Andalousie, l'augmentation est de 22,7 % (de 7.612 à 9.343), tandis qu'en Catalogne, elle est de 14,4 % (de 7.824 à 8.950). Ces chiffres témoignent d'une demande soutenue dans ces zones.
Santiago Martínez Morando, responsable de l'Analyse Économique et Financière d'Ibercaja, souligne que cette hausse se produit dans un contexte de taux d'intérêt plus bas, facilitant l'accès à la financiation. En février, les taux des nouvelles hypothèques ont chuté à 2,96 %, un niveau historiquement bas.
Cette baisse des taux est un facteur clé de la réactivation du marché hypothécaire. Avant cela, de nombreuses transactions se faisaient sans financement bancaire en raison du coût élevé de l'argent. En février, le montant moyen des hypothèques a bondi de 16,2 % par rapport à l'année précédente, atteignant 157.018 euros.
Cette hausse du montant moyen, la plus élevée depuis le début des enregistrements, indique que les emprunteurs sont prêts à investir davantage. En termes globaux, le capital total prêté via des hypothèques en février a augmenté de 21,2 % par rapport à l'année précédente.
Ibercaja note également un effet collatéral important des taux en baisse : l'augmentation de la capacité d'endettement des acheteurs entraîne une hausse des prix de l'immobilier. La pénurie d'offre disponible, un phénomène structurel dans de nombreuses régions, contribue à cette tendance.
Avec des intérêts plus bas, les acheteurs peuvent assumer des mensualités plus élevées sans augmenter leur effort financier. Cela se traduit par une plus grande disposition à payer davantage pour un bien immobilier, ce qui crée une dynamique de marché intéressante.
En résumé, les données de février confirment une récupération du marché hypothécaire, consolidée par la détente des taux d'intérêt. Toutefois, cette situation présente une paradoxe : alors que le financement devient plus abordable, les prix augmentent, rendant l'accès à la propriété plus difficile pour ceux ayant des moyens économiques limités. L'évolution future dépendra en grande partie des décisions du Banque Centrale Européenne et de la résolution des déséquilibres entre l'offre et la demande de logements.