Les sondages de sortie au Japon révèlent que la coalition au pouvoir est sur le point de perdre sa majorité. Cette situation met le Premier ministre Shigeru Ishiba sous une pression politique considérable. Les électeurs se sont rendus aux urnes pour une élection très disputée de la chambre haute, marquée par des frustrations publiques face à la hausse des prix et aux menaces de tarifs américains.
La coalition doit obtenir 50 sièges pour conserver le contrôle de la chambre haute de 248 sièges. Selon les projections de la chaîne publique NHK, elle pourrait remporter entre 32 et 51 sièges. Cela survient après que la coalition a déjà perdu sa majorité dans la chambre basse, plus puissante, du Japon.
Les sondages précédents avaient déjà signalé que le Parti libéral-démocrate (LDP) d'Ishiba et son partenaire junior, Komeito, risquaient de perdre leur majorité. NHK a déclaré qu'il "pourrait être difficile pour la coalition au pouvoir de maintenir sa majorité".
Malgré ces prévisions, Ishiba a affirmé lors d'une conférence de presse qu'il avait l'intention de rester Premier ministre. "Nous sommes engagés dans des négociations tarifaires extrêmement critiques avec les États-Unis... nous ne devons jamais compromettre ces négociations", a-t-il déclaré.
La moitié des sièges de la chambre haute étaient en jeu lors de cette élection, avec des membres élus pour des mandats de six ans. Si la coalition obtient moins de 46 sièges, cela marquera sa pire performance depuis sa formation en 1999.
La situation actuelle souligne la frustration des électeurs envers Ishiba, qui peine à inspirer la confiance. Le Japon fait face à des vents économiques contraires, une crise du coût de la vie et des négociations commerciales avec les États-Unis. De nombreux citoyens sont également mécontents de l'inflation, notamment des prix du riz, et des scandales politiques touchant le LDP ces dernières années.
Les trois derniers Premiers ministres du LDP ayant perdu une majorité dans la chambre haute ont démissionné dans les deux mois. Les analystes prévoient qu'une perte significative lors de cette élection pourrait entraîner un résultat similaire.
Une telle perte ouvrirait la voie à d'autres membres notables du LDP pour briguer la direction, y compris Sanae Takaichi, Takayuki Kobayashi et Shinjiro Koizumi. Un changement de leadership au sein du parti au pouvoir provoquerait presque certainement un drame politique et déstabiliserait le gouvernement japonais à un moment crucial des négociations commerciales avec les États-Unis.
Le soutien à la coalition au pouvoir semble avoir été érodé par des candidats du petit parti Sanseito, qui a attiré des voix conservatrices avec sa rhétorique anti-immigration. Ce parti a gagné en notoriété pendant la pandémie de Covid-19, diffusant des théories du complot sur les vaccinations.
Les élections au Japon révèlent une situation politique tendue, avec des conséquences potentielles pour l'avenir du pays. La coalition au pouvoir fait face à des défis importants, notamment la frustration des électeurs et une concurrence accrue. Le résultat de cette élection pourrait redéfinir le paysage politique japonais dans les mois à venir.