Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est prévu d'arriver à Budapest ce mercredi pour rencontrer son homologue hongrois, Viktor Orbán. Cette visite intervient malgré un mandat d'arrêt international à son encontre concernant le conflit dans la bande de Gaza.
La visite de Netanyahu à Budapest souligne sa relation étroite avec Orbán. Ce dernier, un populiste conservateur, affiche une hostilité croissante envers les institutions internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI), dont la Hongrie est membre. Orbán a promis d'ignorer le mandat d'arrêt, accusant la CPI d'« interférer dans un conflit en cours pour des raisons politiques ».
Des membres du gouvernement hongrois ont même suggéré que la Hongrie pourrait se retirer de la CPI. Actuellement, tous les pays de l'Union européenne, y compris la Hongrie, sont signataires, et doivent arrêter les suspects s'ils mettent les pieds sur leur sol.
Le groupe de défense des droits Human Rights Watch a exhorté la Hongrie à refuser l'entrée à Netanyahu ou à l'arrêter s'il entre dans le pays. Liz Evenson, directrice de la justice internationale chez Human Rights Watch, a déclaré que l'invitation d'Orbán à Netanyahu est « une insulte aux victimes de crimes graves ».
Elle a insisté sur le fait que la Hongrie doit respecter ses obligations légales en tant que partie à la CPI, en arrêtant Netanyahu s'il entre sur son territoire.
La CPI a émis un mandat d'arrêt en novembre contre Netanyahu, ainsi que son ancien ministre de la Défense et le chef militaire du Hamas, les accusant de crimes contre l'humanité liés à la guerre à Gaza. La guerre a été déclenchée après une attaque dévastatrice de groupes armés du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 victimes israéliennes et 251 otages.
Selon des responsables de la santé palestinienne, la campagne israélienne a causé la mort de plus de 50 000 Palestiniens, et a dévasté la bande de Gaza, forçant presque toute la population de 2,3 millions de personnes à fuir leurs foyers.
Le mandat d'arrêt stipule qu'il existe des raisons de croire que Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont utilisé « la famine comme méthode de guerre » en restreignant l'aide humanitaire et en ciblant délibérément des civils. Ces accusations sont fermement niées par les responsables israéliens.
La CPI a critiqué la décision de la Hongrie de défier son mandat. Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, a déclaré qu'il n'appartient pas aux parties de la CPI de « déterminer unilatéralement la validité des décisions juridiques de la Cour ».
La visite de Netanyahu en Hongrie soulève des questions importantes sur le respect du droit international. En accueillant un dirigeant sous mandat d'arrêt, la Hongrie pourrait affaiblir son engagement envers la justice internationale. Ce geste pourrait également avoir des répercussions sur la crédibilité de la CPI et sur les relations entre les États membres de l'Union européenne.