Le président Paul Biya, âgé de 92 ans, est en lice pour un huitième mandat à la présidence du Cameroun. Ce développement survient après que la Cour constitutionnelle a exclu le leader de l'opposition, Maurice Kamto, des élections prévues le 12 octobre. Cette situation soulève des questions sur l'avenir politique du pays.
La décision d'exclure Maurice Kamto a provoqué une indignation parmi ses partisans. Les avocats de Kamto ont qualifié cette exclusion de politique plutôt que juridique, mettant en lumière les tensions internes au sein de son parti, le Manidem. La rivalité a conduit à la présentation d'un autre candidat, ce qui a entraîné sa disqualification.
Cette exclusion laisse le champ libre à Biya, qui, malgré les contestations, reste le favori des élections. Son expérience politique de près de 43 ans et son contrôle sur le parti au pouvoir, le CPDM, renforcent sa position.
Parmi les 83 candidats ayant soumis leur candidature, seulement 12 ont été approuvés. Les raisons de disqualification incluent des dossiers incomplets et des candidatures multiples. Six candidats se distinguent comme principaux concurrents pour la présidence.
Paul Biya, en tant que plus ancien chef d'État en fonction, est largement considéré comme le candidat à battre. Il a promis que son huitième mandat se concentrerait sur le bien-être des femmes et des jeunes. Cependant, ses victoires passées sont entachées d'allégations de fraude électorale.
Bello Bouba Maigari, ancien premier ministre, a décidé de se présenter après avoir rompu son alliance avec Biya. À 78 ans, il a une longue expérience politique et a été un acteur clé dans la politique camerounaise. Son retour en tant que candidat indépendant pourrait attirer des voix du nord.
Issa Tchiroma Bakary, 75 ans, a également quitté le camp de Biya pour se présenter. Ancien ministre, il critique le style de gouvernance de Biya et promet de réformer le système. Sa candidature surprend, mais il espère mobiliser les électeurs mécontents.
Cabral Libii, président du PCRN, fait sa deuxième tentative après avoir terminé troisième en 2018. À 38 ans, il est le plus jeune candidat et a l'intention de capitaliser sur son expérience parlementaire pour attirer les électeurs.
Akere Muna, un avocat anti-corruption, revient dans la course après avoir soutenu Kamto lors des précédentes élections. Il vise à défier Biya avec un projet clair visant à éradiquer la corruption au Cameroun.
Joshua Osih, leader du SDF, tente à nouveau sa chance après une quatrième place en 2018. Il promet des réformes sociales et institutionnelles pour regagner la confiance des électeurs.
Malgré la diversité des candidats, l'opposition camerounaise reste fragmentée. Les analystes soulignent que cette division nuit à leurs chances face à Biya. L'idée d'une unification des forces d'opposition est souvent évoquée, mais les ambitions personnelles compliquent cette possibilité.
Des leaders de la société civile appellent à un consensus parmi les candidats pour maximiser leurs chances. Ils mettent en garde que l'absence d'unité pourrait mener à la fin de nombreuses carrières politiques.
Alors que le Cameroun se prépare pour les élections, la domination de Paul Biya semble se poursuivre. Les défis posés par les candidats de l'opposition pourraient ne pas suffire à bouleverser l'ordre établi. La nécessité d'une coalition efficace pour contrer Biya est plus pressante que jamais.