Des milliers de personnes à Madagascar ont envahi les rues, marquant la plus grande vague de protestations depuis plus de 15 ans. Ce mouvement, initialement né d'une colère face aux pénuries de nourriture et d'eau, s'est rapidement intensifié, devenant un défi sérieux pour le président Andry Rajoelina.
Les manifestations ont commencé après l'arrestation de deux politiciens locaux le 19 septembre. Ils avaient prévu une démonstration pacifique à Antananarivo, la capitale, pour protester contre les problèmes chroniques d'approvisionnement en électricité et en eau.
Cette détention a provoqué une indignation publique, alimentée par des groupes de la société civile et un mouvement en ligne dirigé par des jeunes, connu sous le nom de Gen Z Mada. Les manifestations se sont rapidement étendues au-delà de la capitale, touchant plusieurs villes de l'île.
Au départ, Gen Z Mada coordonnait les actions via des plateformes comme Facebook et TikTok. Un comité a été formé pour organiser des manifestations, attirant le soutien de plusieurs syndicats et organisations civiles.
Des leaders d'opposition, tels que Siteny Randrianasoloniaiko et Marc Ravalomanana, ont également exprimé leur soutien, refusant d'entrer dans le gouvernement de Rajoelina, le qualifiant de trahison envers le peuple malgache.
Bien qu'aucun manifeste officiel n'ait été publié, les revendications des manifestants se sont élargies, appelant à la démission du président. Les jeunes, confrontés à des emplois précaires, blâment Rajoelina pour leur situation.
Des slogans tels que "Rajoelina dehors" ont été largement affichés lors des manifestations, et un porte-parole de Gen Z Mada a déclaré qu'ils exigeaient également responsabilité pour les violences commises par les forces de sécurité.
Les forces de sécurité ont maintenu une forte présence dans les villes, utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser les foules. Un couvre-feu a été instauré à Antananarivo suite à des violences et des pillages.
Rajoelina a accusé certains de ses ministres d'inefficacité et a promis des efforts pour résoudre les problèmes d'approvisionnement en électricité. Cependant, ces mesures n'ont pas apaisé la colère publique.
Madagascar, l'un des pays les plus pauvres du monde, fait face à une crise profonde. Les manifestations actuelles pourraient avoir des conséquences politiques durables, notamment si le gouvernement continue de répondre par la force. La situation reste incertaine, mais la volonté du peuple malgache de revendiquer ses droits est claire.