
La récente pollution toxique en Zambie soulève des questions cruciales sur la façon dont les pays africains réagiront face à la Chine. Les agriculteurs, comme Mary Penge, 41 ans, affirment que leur sol a été contaminé, mettant en péril leur moyen de subsistance.
Lamec, un mineur, partage son inquiétude concernant la sécurité au travail. Il révèle que la rupture d'un barrage dans une mine appartenant à des Chinois a provoqué un déversement de 50 000 tonnes de débris acides dans les rivières et les terres agricoles. Les poissons autour de Chambishi et Kitwe ont été tués, rendant l'eau non potable.
Les agriculteurs craignent que les métaux lourds, tels que l'arsenic et le mercure, causent des dommages à la santé et à l'environnement. Dr Mweene Himwiinga avertit que ces toxines pourraient atteindre Lusaka, la capitale, si la situation n'est pas rapidement maîtrisée.
L'ambassade de Chine à Lusaka conteste l'ampleur des dégâts, affirmant que la pollution a été contenue. Cependant, le gouvernement zambien a signalé que des vérifications étaient en cours pour évaluer les risques pour la santé publique.
La mine, propriété de Sino-Metals, a créé plus de 2 000 emplois, mais les critiques soulignent que ces entreprises ne favorisent pas le développement des compétences locales. De plus, la Zambie est confrontée à un endettement croissant envers la Chine.
En septembre, 176 agriculteurs ont intenté un procès de 80 milliards de dollars contre Sino Metals, alléguant que la pollution a déjà touché 300 000 foyers. Ce procès est considéré comme un test de la capacité des pays africains à tenir la Chine responsable de ses actions.
Prof Stephen Chan souligne l'importance de ce cas, notant que la négligence évidente dans la gestion de la mine pourrait avoir des conséquences durables. Les agriculteurs espèrent que ce procès entraînera des changements significatifs dans la façon dont les entreprises chinoises opèrent en Afrique.
Les agriculteurs, comme Abigail Namtowe et Frederick Bwalya, témoignent des difficultés rencontrées après la rupture du barrage. Namtowe explique que sa famille souffre de malnutrition à cause de l'incapacité à cultiver des aliments. Bwalya, quant à lui, évoque des douleurs persistantes qui pourraient être liées à l'eau contaminée.
Bien que Sino Metals ait promis de construire un puits, les agriculteurs attendent toujours des actions concrètes. La situation est d'autant plus préoccupante que le secteur minier représente 15% du PIB de la Zambie.
La crise actuelle pourrait marquer un tournant pour la Zambie. Les autorités doivent agir rapidement pour éviter une pollution secondaire et protéger la santé publique. La réponse à cette catastrophe pourrait définir l'avenir des relations entre la Zambie et la Chine.