Dans un contexte de guerre, le sargento Schnitzel, comme on l'appelle, évoque la motivation qui pousse des soldats à se battre dans un pays qui n'est pas le leur. "Nous défendons non seulement l'Ukraine, mais aussi le monde libre", affirme-t-il avec conviction. Cette motivation, bien plus que l'argent, incite de nombreux soldats expérimentés à rester sur le front depuis trois ans.
De nombreux volontaires, anciens Marines américains et militaires britanniques, se sont engagés pour quelques mois, mais certains ont trouvé l'amour et se sont installés ici. "C'est la différence entre un volontaire et un mercenaire", souligne une volontaire ukrainienne. Les membres de cette unité sont souvent anonymes, leurs véritables noms et visages étant gardés secrets.
Cette unité fait partie du nouveau bataillon international de la brigade Azov, qui regroupe les meilleurs militaires étrangers. Le processus de sélection est rigoureux, et le salaire est équivalent à celui d'un soldat ukrainien. Ceux qui combattent ici le font par conviction, pas pour l'argent.
Les soldats portent des uniformes usés, témoignant de leur engagement. Ils ont adopté des patchs américains, comme "Semper fidelis", le célèbre slogan des Marines. La propagande russe évoque des "soldats de l'OTAN", mais en réalité, aucun soldat de l'Alliance n'a été envoyé ici, seulement des volontaires.
Les exercices d'entraînement sont intenses. Les soldats doivent maîtriser des armes lourdes comme la M249, tout en portant un équipement de combat pesant environ 30 kg. "Si tu échoues à charger ton arme en situation de combat, tu es mort", avertit un instructeur. La plupart des volontaires sont déjà familiers avec ces armes après trois mois de formation.
Les soldats expriment un respect pour leurs ennemis, malgré la propagande qui dépeint le soldat russe comme un orc stupide. "En réalité, leur formation est généralement bonne", dit Uno, un ancien Marine. Il reconnaît qu'il y a différents types de soldats russes, certains étant bien entraînés et d'autres moins.
Les soldats étrangers notent que les militaires expérimentés se déplacent et tirent avec efficacité, tandis que les novices restent souvent statiques. "Nous respectons nos ennemis, peu importe leur attitude envers nous", ajoute Uno.
Les pauses repas sont l'occasion de se détendre. Dans une ruine, les soldats partagent un repas simple, tout en échangeant des blagues. Uno, qui porte des bracelets en mémoire de ses camarades tombés, se dit chanceux de ne pas avoir été gravement blessé.
Les conversations évoquent des missions passées, comme celles à Crimea et Briansk. Ces échanges montrent une camaraderie forte et une détermination à poursuivre leur mission, sans envisager de cessez-le-feu. La méfiance envers les promesses de paix de Vladimir Putin demeure palpable.
Les volontaires étrangers au sein de l'armée ukrainienne incarnent un engagement indéfectible. Leur présence souligne non seulement la solidarité internationale, mais aussi la détermination à défendre des valeurs communes. Malgré les défis, ces hommes et femmes continuent de se battre pour ce qu'ils croient juste.