Les marques de mode canadiennes font face à des défis majeurs en raison des nouveaux tarifs imposés par Washington. Ces mesures touchent particulièrement les centres de fabrication en Asie, notamment en Chine, en Inde et au Vietnam. Cela pourrait entraîner une hausse des prix et perturber les relations commerciales établies.
Bob Kirke, directeur exécutif de la Fédération canadienne de l'habillement, décrit la situation comme un véritable "enfer tarifaire". Bien que les entreprises canadiennes ne soient pas directement ciblées, elles subissent les conséquences des tarifs sur les produits fabriqués à l'étranger. Cela complique leur accès au marché américain, essentiel pour leur croissance.
Des géants comme Aritzia et Lululemon ont vu leurs actions chuter après l'annonce des tarifs. Emma May, fondatrice de Sophie Grace, souligne l'importance du marché américain, qui représente une opportunité de croissance significative pour les marques canadiennes.
Les nouvelles taxes sur les produits chinois, qui atteignent 34 %, rendent l'accès au marché américain de plus en plus difficile. May envisage de revoir ses plans d'expansion aux États-Unis, car ses produits pourraient devenir trop coûteux pour les consommateurs américains. Cela pourrait forcer des marques à reconsidérer leur stratégie de vente.
John Boscariol, avocat spécialisé en commerce, indique que le gouvernement américain cherche à fermer les échappatoires pour les produits chinois. Cela complique encore davantage la situation pour les entreprises canadiennes qui dépendent des importations.
Jeremy Oldland, co-propriétaire de Hatley, une entreprise de vêtements pour enfants, souligne les difficultés de déplacer la production hors d'Asie. Il explique que le manque de compétences et de techniques au Canada rend cette transition complexe. Les ventes aux États-Unis représentent environ la moitié de son chiffre d'affaires.
Les entreprises canadiennes doivent donc s'adapter rapidement aux nouvelles réalités du marché. Kirke note que les tarifs touchent particulièrement l'industrie, car ils semblent surgir de nulle part, compliquant les prévisions et la planification.
Malgré ces défis, certaines marques comme Sophie Grace cherchent à se concentrer sur le marché canadien. Emma May envisage d'explorer d'autres marchés, notamment en Europe et en Australie, pour compenser la perte potentielle des ventes aux États-Unis. Cela pourrait offrir des opportunités de croissance alternative.
En conclusion, l'industrie de la mode canadienne fait face à des défis sans précédent en raison des tarifs américains. Les marques doivent naviguer dans un paysage commercial en constante évolution, tout en explorant de nouvelles avenues pour assurer leur durabilité et leur croissance.