Fin février, deux chercheurs marseillais du CNRS ont été impliqués dans un incident au consulat de Russie à Marseille. Ils ont lancé des bouteilles d’azote liquide, ce qui a suscité une réaction judiciaire. Ce lundi, un des chercheurs a vu sa peine modifiée par la cour d’appel.
Vasile Heresanu, âgé de 48 ans, a été condamné à huit mois de prison ferme en première instance. En appel, sa peine a été assortie d'un sursis. Son collègue, Georges Sitja, également condamné, a reçu la même peine. Les deux physiciens avaient été incarcérés le temps d’organiser leur détention à domicile sous bracelet électronique.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé la culpabilité de Vasile Heresanu pour fabrication non autorisée d’engin explosif, mais l’a relaxé pour la tentative de dégradation. De plus, cette condamnation ne sera pas inscrite au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire.
Le consulat de Russie, partie civile dans cette affaire, a été débouté de ses demandes d’indemnisation. Stanislav Oranskiy, consul de Russie à Marseille, a qualifié les actes de graves et a évoqué des signes d’un acte terroriste. Après les peines prononcées, le consulat a exprimé son indignation face à ce qu'il considère comme des condamnations clémentes.
L’avocat de Vasile Heresanu, Me Jean-Yves Hébert, a salué une décision plus raisonnée, tout en regrettant que les juges d’appel n’aient pas annulé la condamnation pour fabrication d’engin explosif.
Lors de l’audience, la défense a expliqué que l’azote liquide utilisé par les chercheurs ne figurait pas sur la liste des substances explosives. Ils avaient rempli trois petites bouteilles en plastique, et l’explosion résultante était comparable à celle d’un pneu de vélo qui éclate.
Une bouteille a atterri dans le jardin d’un voisin du consulat, qui n’a pas porté plainte. Vasile Heresanu a déclaré avoir voulu faire du bruit pour attirer l’attention sur des enjeux mondiaux comme le conflit en Ukraine et le changement climatique.
Cette affaire soulève des questions sur la nature des actions des chercheurs et sur la proportionnalité des peines. Les décisions judiciaires reflètent un équilibre entre la sévérité des actes et les intentions des individus impliqués. L'incident reste un sujet de débat public et juridique.