Entrée en Master : En Sciences, Technologie et Santé, Les Étudiants Sont Discriminés Selon Leur Origine (Supposée)

Introduction

Une récente enquête de l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur a révélé que les étudiants dont le nom et le prénom suggèrent une origine étrangère sont souvent victimes de discrimination à l'entrée en master. Cette étude met en lumière des pratiques discriminatoires persistantes dans le processus de sélection.

Contexte de l'enquête

Depuis 2022, l'Observatoire s'intéresse aux conditions d'accès au niveau master. Cette année, l'accent a été mis sur la discrimination basée sur l'origine supposée des candidats. Les résultats montrent que les candidats ayant des noms à consonance maghrébine subissent une discrimination plus marquée, surtout dans les domaines des sciences et de la technologie.

Les précédentes études avaient déjà mis en évidence des biais de la part des responsables de formation, notamment en ce qui concerne le genre et le handicap. Cependant, le domaine des Lettres et des Sciences humaines présente des résultats moins alarmants.

Méthodologie de l'enquête

Pour cette enquête, des candidates fictives ont été créées afin d’envoyer des mails à plus de 1900 responsables de formation dans 84 établissements. Les noms et prénoms ont été soigneusement sélectionnés pour refléter diverses origines. Par exemple, Chloé Bernard représentait le profil majoritaire, tandis que d'autres prénoms signalaient des origines maghrébines ou asiatiques.

Les résultats ont été frappants : les candidates ont envoyé 5724 demandes de renseignements, révélant des différences significatives dans les taux de réponse selon l'origine supposée.

Résultats et constatations

Le constat est clair : les différences de traitement se traduisent par des non-réponses. La candidate de référence, avec un nom à consonance française, a reçu le taux de réponse le plus élevé, tandis que les candidates nord-africaines et d'Afrique de l'Ouest ont connu des taux bien inférieurs.

Près de 61% des candidates françaises ont obtenu des réponses positives, contre seulement 55% pour celles d'origine maghrébine. Cette disparité souligne un biais systémique dans le processus de sélection.

Discrimination par domaine d'étude

Les résultats indiquent également que les candidates sont plus susceptibles d'être discriminées dans le domaine des sciences et de la technologie. Les candidates nord-africaines et d'Afrique de l'Ouest subissent une pénalité de 10 points par rapport à leurs homologues françaises. Les chances de succès diminuent de 8,5% pour celles ayant une origine africaine.

Ce phénomène est particulièrement aigu dans les domaines techniques, où la baisse des chances de succès peut dépasser 15%. Ces résultats soulignent l'impact de l'origine sur les opportunités académiques.

Conclusion

Les résultats de cette enquête mettent en lumière une réalité préoccupante concernant la discrimination à l'entrée en master. Les candidats dont le nom et le prénom suggèrent une origine étrangère font face à des défis supplémentaires. Il est essentiel de continuer à sensibiliser et à lutter contre ces pratiques pour garantir un accès équitable à l'éducation supérieure.