La maternité en Espagne est devenue une aventure coûteuse. En 2023, le pays a enregistré son plus bas taux de natalité, avec seulement 320.656 naissances. Cela contraste fortement avec les 669.378 naissances de 1975. En d'autres termes, il y a moins de la moitié des naissances qu'il y a cinquante ans.
Malgré cette baisse, le coût de la vie pour un enfant a considérablement augmenté. Élever un enfant durant ses cinq premières années coûte aujourd'hui environ 55.600 euros, soit 22.400 euros de plus qu'en 2002. En d'autres termes, pour chaque deux enfants élevés en 2025, on pourrait en élever au moins trois il y a vingt ans.
La famille Rodríguez, composée de trois générations de mères, témoigne de cette évolution. La grand-mère, Carmen, âgée de 90 ans, se souvient des couches lavables d'autrefois. Ses filles, Carmen et Rocío, ont également connu des changements significatifs dans les méthodes de garde d'enfants.
Rocío, la plus jeune, a une fille de trois ans qui vient de dépasser la phase des couches. Aujourd'hui, le marché propose non seulement des couches jetables, mais aussi des options écologiques. Ce changement reflète l'évolution des mentalités et des besoins des familles modernes.
Les dépenses alimentaires représentent un enjeu majeur pour les familles. Rocío souligne que le coût de l'allaitement peut être très élevé, et que les parents dépensent plus à cause de l'augmentation des prix. Les familles d'aujourd'hui font face à des choix différents en matière de produits alimentaires pour bébés.
Les produits comme le Baby Cook ou la machine à biberons Baby Brezza, qui coûtent jusqu'à 300 euros, sont des exemples de la consommation actuelle. Ces produits sont perçus comme essentiels, alors qu'ils n'existaient pas auparavant. La baisse de natalité encourage également cette tendance à la consommation.
La situation actuelle pousse les familles à dépenser plus, car elles ont moins d'enfants. Les mères de la famille Rodríguez notent que cette dynamique crée une roue de consommation qui alimente l'augmentation des coûts. Les familles monoparentales, par exemple, se disent qu'elles peuvent se permettre d'avoir un enfant, car elles ont plus de moyens.
Carmen, la grand-mère, se souvient d'un temps où elle devait parfois donner à ses enfants du lait condensé. Aujourd'hui, les tire-lait sont devenus indispensables, et les jeunes mères recherchent des modèles de dernière génération. La société moderne impose des standards élevés en matière de soins pour les bébés.
Face aux défis de l'alimentation, Carmen, la fille, insiste sur la nécessité de réguler les prix des produits de première nécessité pour les bébés. Elle estime que des biens comme la lait maternel et les couches devraient être accessibles à tous. Cela soulève la question de l'équité dans l'accès aux ressources essentielles.
Le coût de la parentalité, qui peut atteindre jusqu'à 335.837 euros jusqu'à l'âge de 31 ans, souligne les défis financiers que rencontrent les jeunes parents. Pour les femmes, ce coût est légèrement inférieur, mais reste significatif. La discussion autour de ces coûts est cruciale pour l'avenir des familles en Espagne.
La maternité en Espagne est un sujet complexe, marqué par des coûts croissants et des défis variés. Les témoignages de la famille Rodríguez illustrent bien cette réalité. Il est essentiel d'aborder ces questions pour mieux comprendre les enjeux de la parentalité aujourd'hui.