
Dimanche, un vol audacieux a eu lieu dans une bibliothèque de Sao Paulo, au Brésil. Deux hommes armés ont dérobé huit gravures de l'artiste français Henri Matisse et cinq du peintre brésilien Candido Portinari. Cette bibliothèque abritait une exposition, attirant de nombreux visiteurs.
Selon la police, les voleurs ont maîtrisé une gardienne et un couple de personnes âgées présents sur les lieux. Ils se sont ensuite dirigés vers la vitrine en verre où étaient exposées les œuvres. Les voleurs ont rapidement placé les gravures dans un sac en toile avant de fuir par la porte principale.
La mairie de Sao Paulo a confirmé le vol des gravures à la bibliothèque Mario de Andrade, située au cœur de la plus grande ville du Brésil. Les autorités ont indiqué que les voleurs avaient été identifiés grâce aux caméras de surveillance installées sur place. Actuellement, ils sont activement recherchés.
Les détails concernant les œuvres dérobées de Matisse (1869-1954) et Portinari (1903-1962) n'ont pas été divulgués. Cependant, il a été précisé que les gravures faisaient partie d'une exposition intitulée « Du livre au musée », organisée en collaboration avec le Musée d'art moderne de Sao Paulo (MAM).
L'exposition, inaugurée en octobre, mettait en avant des livres rares et des œuvres des années 1940 et 1950. Elle devait se terminer ce dimanche. Dans un communiqué, la mairie avait mentionné que l'exposition présentait des œuvres des collections du MAM, sans préciser lesquelles.
D'après le journal Folha de S. Paulo, parmi les œuvres volées se trouvent des collages de l'album « Jazz » de Matisse, publié en France en 1947. Cet album est particulièrement rare, avec seulement 300 exemplaires dans le monde. Le critique d'art Tadeu Chiarelli a déclaré que la valeur culturelle et artistique de ces œuvres est inestimable.
Les cinq gravures volées de Candido Portinari, l'un des peintres brésiliens les plus célèbres, étaient des illustrations du livre « Menino de Engenho », publié en 1959. Tadeu Chiarelli a souligné que ce sont des œuvres rares et qu'il est peu probable que quelqu'un puisse les acheter légalement.
Ce vol est d'autant plus tragique qu'en 2007, une autre œuvre de Portinari, intitulée « Le caféiculteur », avait déjà été dérobée au Musée d'Art de São Paulo (MASP). Ce type de vol soulève des inquiétudes quant à la sûreté des œuvres d'art dans les institutions culturelles.
Ce vol à Sao Paulo met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions culturelles pour protéger leurs collections précieuses. Les autorités poursuivent leur enquête pour retrouver les voleurs et récupérer les œuvres volées. La perte de ces gravures est un coup dur pour le patrimoine artistique, tant au Brésil qu'à l'international.