La mère de Rifaat Radwan, un ambulancier palestinien tué par les troupes israéliennes, partage sa douleur. "Mon cœur et mon âme sont morts lorsque Rifaat a été tué", déclare Hajjah Umm Mohammed. Son fils faisait partie des 15 travailleurs d'urgence abattus à Gaza le mois dernier.
Rifaat, âgé de 23 ans, se trouvait dans une ambulance de la Société du Croissant-Rouge palestinien lorsqu'il a été pris pour cible. "Je ne m'attendais jamais à ce qu'il soit tué, surtout dans une zone classée comme 'verte', donc supposée sûre", ajoute-t-elle.
Le 23 mars, alors que le convoi d'ambulances se dirigeait vers Rafah, les troupes israéliennes ont ouvert le feu. L'armée a d'abord justifié cette attaque en affirmant que le convoi se comportait de manière "suspecte". Cependant, des vidéos retrouvées sur le téléphone de Rifaat montrent que les lumières des véhicules étaient allumées.
Dans une vidéo, on entend Rifaat dire : "Pardonne-moi, mère... c'est le chemin que j'ai choisi pour aider les gens." Ces mots résonnent douloureusement pour Umm Mohammed, qui sait qu'elle ne le reverra jamais.
Après la découverte de la vidéo, un responsable militaire israélien a modifié la version des faits initiale. Il a reconnu que les travailleurs d'urgence avaient été perçus comme une menace, sans fournir de preuves concrètes. Le Croissant-Rouge palestinien a appelé à une enquête indépendante, qualifiant les attaques de "crime de guerre".
Nebal Farsakh, porte-parole du PRCS, a déclaré : "Nous avons besoin de justice pour les victimes. Sans cela, les crimes continueront." Elle a perdu 27 collègues dans l'exercice de leur fonction humanitaire.
Munther Abed, un autre ambulancier présent lors de l'attaque, a survécu en se jetant au sol. "Je n'ai entendu que les soupirs de mes collègues", raconte-t-il, la voix tremblante. "Quand j'ai appris qu'ils étaient tous tombés, cela m'a écrasé." Pour lui, ils étaient comme une famille.
Munther a également dénoncé les mauvais traitements subis lors de sa détention par les forces israéliennes, affirmant avoir été interrogé pendant 15 heures sous la torture. Ces allégations sont en cours d'examen par l'armée israélienne.
La mort de Rifaat Radwan et de ses collègues soulève des questions cruciales sur la protection des travailleurs humanitaires dans des zones de conflit. Les appels à la justice et à la responsabilité sont plus pressants que jamais. La communauté internationale doit agir pour garantir la sécurité de ceux qui risquent leur vie pour aider les autres.