Les internes en médecine souffrant de handicap rencontrent de nombreuses difficultés lors de leur stage. Une étude récente de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) révèle que la majorité d'entre eux ne bénéficie pas d'un aménagement adéquat. Cela soulève des questions cruciales sur l'inclusion et le soutien dans le milieu médical.
Selon l'étude, deux internes sur trois n'ont pas d'aménagement pendant leur stage. Parmi ceux qui en bénéficient, 37 % signalent que ces aménagements ne sont pas respectés. Killian L’Helgouarc’h, président de l’ISNI, souligne l'importance d'une prise de conscience sur les besoins des internes vivant avec un handicap, souvent invisible.
Les aménagements peuvent varier en fonction des pathologies des internes. Par exemple, cela peut inclure un ajustement des horaires de travail, comme réduire une garde de 24 heures à 12 heures. Ces modifications sont essentielles pour garantir un environnement de travail sain et adapté.
La pression exercée par la hiérarchie est un autre facteur préoccupant. Les internes souffrant de handicap se voient souvent comparés à leurs collègues, ce qui peut entraîner des problèmes de santé mentale. Un interne a rapporté avoir reçu des commentaires décourageants sur sa capacité à continuer son internat en chirurgie.
En conséquence, près de la moitié des internes ressentent une pression qui les pousse à privilégier leurs obligations professionnelles au détriment de leur santé. Six internes sur dix déclarent manquer de temps pour consulter des professionnels de santé, ce qui aggrave leur situation.
La non-prise en compte des aménagements a des conséquences graves sur la santé des internes. Un tiers d'entre eux a connu un arrêt de travail prolongé, souvent en raison de burn-out. Cela conduit certains à croire qu'ils ne sont pas faits pour exercer la médecine.
Killian L’Helgouarc’h souligne qu'il existe de nombreuses spécialités médicales. Il est donc erroné de penser qu'un handicap empêche un interne de devenir médecin. Des cas d'internes avec des troubles spécifiques, comme le TDAH, montrent qu'il est possible d'exercer la médecine avec des aménagements appropriés.
L'ISNI appelle à un changement de mentalité concernant les internes en situation de handicap. Il est crucial de rétablir les aménagements perdus lors de l'internat, qui étaient souvent en place pendant les externats. Cela prouve que des solutions existent et qu'il est possible de mieux intégrer ces étudiants dans le cursus médical.
Les universités doivent également prendre conscience des défis financiers auxquels font face les étudiants. Des mesures doivent être prises pour garantir que tous les internes, indépendamment de leur situation, puissent bénéficier d'un soutien adéquat.
En résumé, l'étude de l'ISNI met en lumière des problèmes importants concernant les internes en médecine souffrant de handicap. Il est impératif que des aménagements soient mis en place et respectés pour assurer leur bien-être et leur réussite. Un changement de mentalité et des actions concrètes sont nécessaires pour bâtir un environnement médical inclusif et respectueux.