Deux médecins de Gironde ont été suspendus pour une durée de trois ans après avoir effectué des circoncisions rituelles. Cette décision fait suite à un décès tragique et à plusieurs blessures. L'information a été confirmée par le Conseil national de l’ordre des médecins.
Le premier médecin, un généraliste, a été mis en cause pour avoir administré une anesthésie à un nourrisson de deux mois le 25 mai 2022. Malheureusement, le nourrisson est décédé quelques heures après l’intervention. Selon l’Ordre des médecins, cette anesthésie dépassait ses compétences et aurait dû être réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur.
De plus, l’instance a souligné le manque de moyens techniques disponibles dans les locaux où la circoncision a eu lieu. Cela a contribué à la décision de suspendre le médecin pendant trois ans.
L’avocat du médecin, Me Pierre-Henri Lebrun, a annoncé qu'il contesterait cette sanction devant le Conseil d’État. Il soutient que son client était compétent pour réaliser une anesthésie locale et estime que le soupçon d’homicide est inacceptable.
Le deuxième médecin, quant à lui, a été sanctionné pour avoir effectué des circoncisions sans consultation préalable et sans suivi médical. Il lui est également reproché de ne pas avoir prescrit d’antalgique pour les enfants concernés.
Plusieurs circoncisions réalisées par ce médecin ont entraîné des douleurs atroces et des hémorragies, nécessitant des soins d’urgence au CHU de Bordeaux. Ces incidents soulignent l'importance d’un suivi médical approprié dans de telles procédures.
Bien que la posthectomie puisse être effectuée pour des raisons médicales, elle est également un rite pratiqué dans certaines cultures. Cela soulève des questions sur la responsabilité des médecins dans ces cas.
Le conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Gironde a exprimé son inquiétude face à la situation. Il a affirmé que certains médecins exploitent l’ambiguïté entourant ces pratiques pour réaliser des circoncisions rituelles qui dépassent le domaine médical.
Cette déclaration met en lumière la nécessité d’une régulation plus stricte concernant les interventions médicales liées à des rites culturels. La sécurité des patients doit rester la priorité absolue.
La suspension de ces médecins en Gironde soulève des questions cruciales sur la pratique médicale et la protection des patients. Les incidents tragiques liés aux circoncisions rituelles appellent à une réflexion approfondie sur les normes et les responsabilités des professionnels de santé.